« J’espère que les gens examineront leur perception de l’habillement et se rendront compte qu’ils ont suffisamment de vêtements. »

L’installation de Noelle Hamlyn au ROM nous invite à repenser notre rapport avec la mode.

Au départ, vous ne le remarquez sans doute pas – un minuscule trou dans un chandail qui s’agrandit et finit par se voir. Comment réagissez-vous ? Si vous êtes comme la majorité des gens, la plupart du temps vous le jetez. Or si ce chandail ne fait plus partie de votre vie, il ne cesse pas pour autant d’exister. « Un camion-benne rempli de vêtements se décharge dans un site d’enfouissement à toutes les secondes, affirme Alexandra Palmer, conservatrice principale du costume au ROM. C’est épouvantable. »

 

Pourquoi avons-nous autant de vêtements ? D’où viennent-ils ? Que se passe-t-il lorsque nous nous en débarrassons ? Y a-t-il une autre solution ? Intitulée Bouées, l’installation de Noelle Hamlyn nous invite à réfléchir à ces questions et à unir notre voix au chœur de celles et ceux qui exhortent l’Occident à repenser son rapport avec la mode.   

 

L’industrie mondiale de la mode vaut plus de 1,5 milliard de dollars, soit l’équivalent du produit intérieur brut de l’Australie. Une industrie de cette envergure a immanquablement un impact considérable sur le mieux-être et la durabilité, et sur le bien-être de sa main-d’œuvre. Partout dans le monde, les travailleuses et travailleurs du textile, pour la plupart en Asie, sont systématiquement sous-payés, exploités et exposés à des conditions dangereuses, notamment les emplois peu rémunérés qui sont surtout occupés par des femmes.

 

Les matières textiles se déclinent sous plusieurs formes : végétales (comme le coton), synthétiques dérivées du pétrole (comme le polyester) et animales (comme la laine). Leur fabrication et leur teinture sont un processus à forte intensité matière et à fort besoin en eau qui produit chaque année environ 4 % des émissions mondiales. L’industrie de la mode est aquavore : elle utilise chaque année quelque 93 milliards de mètres cubes d'eau pour fabriquer des textiles. Les recherches menées démontrent que la consommation et la pollution de l'eau à toutes les étapes de la production ne se limitent pas à l’industrie de la mode. 

 

Se débarrasser d’un vêtement pose un problème de pollution et d’exploitation presque aussi grand que sa fabrication. C’est bien connu. « Nous avons les connaissances nécessaires, affirme madame Palmer. Reste la lourde tâche de nous défaire de nos habitudes. »

L’avenir s’annonce cependant optimiste. Changer la manière d’opérer de l’industrie s’impose comme « une nécessité absolue ». Des constitutions juridiques comme l’Union européenne adoptent des stratégies et règlements visant l’industrie de l’habillement. Conserver la part du marché signifie adopter des pratiques plus écoresponsables et alignées sur les principes d’une économie circulaire, où les matières produites sont recyclées à l’infini.

 

Bouées est « un projet auquel je travaille depuis environ quatre ans », affirme Hamlyn. L’idée lui est venue lorsqu’elle était en résidence artistique sur l’emblématique île de Salt Spring en Colombie-Britannique. La plage sur laquelle elle marchait était jonchée de vestes de sauvetage délabrées. « Avaient-elles été rejetées sur la plage ou remisées près de la plage ? Je n’en ai aucune idée », dit-elle.

Au départ, vous ne le remarquez sans doute pas – un minuscule trou dans un chandail qui s’agrandit et finit par se voir. Comment réagissez-vous ? Si vous êtes comme la majorité des gens, la plupart du temps vous le jetez. Or si ce chandail ne fait plus partie de votre vie, il ne cesse pas pour autant d’exister. « Un camion-benne rempli de vêtements se décharge dans un site d’enfouissement à toutes les secondes, affirme Alexandra Palmer, conservatrice principale du costume au ROM. C’est épouvantable. »

 

Pourquoi avons-nous autant de vêtements ? D’où viennent-ils ? Que se passe-t-il lorsque nous nous en débarrassons ? Y a-t-il une autre solution ? Intitulée Bouées, l’installation de Noelle Hamlyn nous invite à réfléchir à ces questions et à unir notre voix au chœur de celles et ceux qui exhortent l’Occident à repenser son rapport avec la mode.   

 

L’industrie mondiale de la mode vaut plus de 1,5 milliard de dollars, soit l’équivalent du produit intérieur brut de l’Australie. Une industrie de cette envergure a immanquablement un impact considérable sur le mieux-être et la durabilité, et sur le bien-être de sa main-d’œuvre. Partout dans le monde, les travailleuses et travailleurs du textile, pour la plupart en Asie, sont systématiquement sous-payés, exploités et exposés à des conditions dangereuses, notamment les emplois peu rémunérés qui sont surtout occupés par des femmes.

 

Les matières textiles se déclinent sous plusieurs formes : végétales (comme le coton), synthétiques dérivées du pétrole (comme le polyester) et animales (comme la laine). Leur fabrication et leur teinture sont un processus à forte intensité matière et à fort besoin en eau qui produit chaque année environ 4 % des émissions mondiales. L’industrie de la mode est aquavore : elle utilise chaque année quelque 93 milliards de mètres cubes d'eau pour fabriquer des textiles. Les recherches menées démontrent que la consommation et la pollution de l'eau à toutes les étapes de la production ne se limitent pas à l’industrie de la mode. 

 

Se débarrasser d’un vêtement pose un problème de pollution et d’exploitation presque aussi grand que sa fabrication. C’est bien connu. « Nous avons les connaissances nécessaires, affirme madame Palmer. Reste la lourde tâche de nous défaire de nos habitudes. »

L’avenir s’annonce cependant optimiste. Changer la manière d’opérer de l’industrie s’impose comme « une nécessité absolue ». Des constitutions juridiques comme l’Union européenne adoptent des stratégies et règlements visant l’industrie de l’habillement. Conserver la part du marché signifie adopter des pratiques plus écoresponsables et alignées sur les principes d’une économie circulaire, où les matières produites sont recyclées à l’infini.

 

Bouées est « un projet auquel je travaille depuis environ quatre ans », affirme Hamlyn. L’idée lui est venue lorsqu’elle était en résidence artistique sur l’emblématique île de Salt Spring en Colombie-Britannique. La plage sur laquelle elle marchait était jonchée de vestes de sauvetage délabrées. « Avaient-elles été rejetées sur la plage ou remisées près de la plage ? Je n’en ai aucune idée », dit-elle.