Toronto (Ontario), le 10 juin 2013 – Le Musée royal de l’Ontario (ROM) est la seule étape canadienne de la tournée internationale de l’exposition La Mésopotamie ou l’invention de notre monde. Du samedi 22 juin 2013 au dimanche 5 janvier 2014, le Hall d’exposition Garfield Weston, au niveau B2 du Cristal Michael Lee-Chin, accueillera cette exposition consacrée à une société innovante. À Toronto, l’exposition est une présentation de la RSA, société d’assurances.
La Mésopotamie célèbre plus de 3 000 ans d’histoire d’une civilisation aux multiples réalisations dont l’influence se fait toujours sentir aujourd’hui. L’exposition réunit plus de 170 objets inestimables des extraordinaires collections du British Museum. À ces artéfacts, dont la plupart sont montrés pour la première fois au Canada, s’ajouteront ceux des célèbres collections du ROM et d’autres grandes institutions, y compris le Musée de l'Institut oriental de l'Université de Chicago, le Musée d’archéologie et d’anthropologie de l’Université de Pennsylvanie à Philadelphie et l’Institut des Arts de Detroit.
La Mésopotamie est présentée à Toronto par le British Museum en collaboration avec le ROM. Le commissariat de la tournée internationale a été confié à Mme Sarah Collins, conservatrice de la Mésopotamie archaïque au British Museum. « Nous avons le privilège d’avoir un riche fonds mésopotamien provenant des expéditions archéologiques britanniques des siècles passés. En tant que gardien de ces objets anciens, le British Museum se doit de les rendre accessibles au plus grand public possible, tant à Londres que sur la scène internationale. Je suis ravie de collaborer avec le ROM pour faire valoir certaines des plus grandes inventions de la civilisation mésopotamienne. Bien qu’il soit difficile de se sentir concerné par une société ayant vécu il y a des milliers d’années, j’espère que les visiteurs y découvriront des aspects de la vie et du patrimoine mésopotamiens qui n’ont rien perdu de leur résonance. »
« Nous nous réjouissons de travailler de concert avec nos collègues du British Museum pour lever le voile sur cette étonnante civilisation, de dire Mme Janet Carding, directrice du ROM. La Mésopotamie est une civilisation hors du commun par sa durée, ses exploits et son aura de mystère. C’est avec grand plaisir que nous invitons les visiteurs à découvrir un récit spectaculaire à travers des objets non moins spectaculaires. »
À Toronto, le commissaire de l’exposition est M. Clemens Reichel, conservateur associé du Proche-Orient ancien au Département des cultures du monde du ROM et professeur d’archéologie mésopotamienne à l’Université de Toronto. Cet archéologue d’expérience, qui revient d’une expédition en Irak se réjouit de la venue de cette exposition correspondant à sa spécialité. Il conseille cependant de garder l’esprit ouvert. « La Mésopotamie a fait œuvre de précurseur avec ses cités qui n’ont été dépassées par Paris ou Londres qu’au temps de la Révolution industrielle, ses empires qui, à l’époque, contrôlaient la plus grande partie du monde connu, et ses innovations techniques qui ont toujours leur place dans le monde actuel. Cela dit, la Mésopotamie était gouvernée par des souverains aussi sanguinaires que brillants, leur ascension fulgurante n’ayant d’égale que leur fin cataclysmique. Nous avons encore des leçons à tirer de cette société antique où l’humanité connaît, pour la première fois, un apogée et un déclin. »
M. Reichel est assisté par Tracy Spurrier, conservatrice adjointe de l’équipe de planification de l’exposition du ROM. Mme Spurrier, qui a participé à plusieurs fouilles en Égypte, en Syrie et en Turquie, prépare un doctorat en archéologie de la Mésopotamie; elle est spécialiste de l’époque néo-assyrienne.
« La RSA, société d’assurances est fière de s’associer au ROM et de commanditer une exposition qui offre au public canadien et nord-américain une occasion unique de découvrir la Mésopotamie, affirme M. Rowan Saunders, président-directeur général de la RSA. Œuvrant sur la scène internationale depuis plus de 300 ans, notre société d’assurances entretient une tradition d’excellence de longue date. Nous nous réjouissons de collaborer avec le ROM et de faire revivre ces étonnants artéfacts. Nous sommes convaincus que cette exposition se révélera une aventure des plus fascinantes. »
Mise en contexte
La Mésopotamie (du grec « [pays] d’entre les fleuves ») comprend l’Irak, le nord-est de la Syrie et le sud-est de la Turquie. C’est là que sont nées la civilisation urbaine, ainsi que les premières cités et les formes complexes d’organisation sociale et d’activité économique. À l’origine de l’invention de l’écriture, des communications à distance, des réseaux d’échanges commerciaux et des premiers empires, la civilisation mésopotamienne a aussi donné une littérature et un art raffiné et fait progresser les sciences, la religion et la philosophie.
Introduction
L’exposition s’ouvre sur les trésors d’ingéniosité déployés par les Mésopotamiens et le visiteur est invité à établir des rapprochements entre sa culture et la culture mésopotamienne tout au long de l’exposition. On découvre le premier de six kiosques qui, par différents moyens, proposent des parallèles entre les grandes réalisations de la civilisation mésopotamienne et la vie d’aujourd’hui. Si l’exposition souligne les très nombreux progrès sociaux et technologiques de l’époque, y compris la révolution agricole et la mise en place d’une économie villageoise, elle s’articule principalement autour de l’émergence des cités-États au pays de Sumer (4000-2000 av. notre ère), de l’Empire assyrien< (1000-600 av. notre ère), et de l’apogée et du déclin de Babylone (600-540 av. notre ère).
Sumer
Au troisième millénaire, la basse Mésopotamie (sud) consistait en deux grandes régions : Sumer à l’extrême sud et Akkad dans le nord. Entre -3000 et -2000, ces deux régions partageaient des croyances et des traditions artistiques. L’émergence de la cité constitue l’un des phénomènes les plus marquants de la Mésopotamie. La taille de la cité était sans commune mesure avec les grandes villes d’avant -3500. Vers 2600 avant notre ère, Uruk, la cité la plus importante de Sumer, comptait des palais où résidait le souverain, des quartiers résidentiels, des rues, des canaux et, bien en vue, des terrasses surmontées de temples.
L’écriture est née en Mésopotamie. Les textes les plus anciens, sur des tablettes d’argile découvertes dans les cités d’Uruk et de Suse (sud-ouest de l’Iran), datent d’environ 3300 avant notre ère. Les tablettes cunéiformes, dont plusieurs sont présentées dans cette section, sont des outils administratifs, servant à comptabiliser le malt, l’orge et le bétail.
De 1922 à 1934, l’archéologue britannique C. Leonard Woolley a dirigé les fouilles à Ur au nom du British Museum et du Musée de l’Université de la Pennsylvanie. Habitée de 6000 au IVe siècle avant notre ère, cette cité fut un grand centre politique, religieux et économique et, pendant plus d’un siècle, la capitale d’un État qui réunissait presque toute la Mésopotamie. D’importantes découvertes ont été faites dans le cimetière royal, qui date de l’époque des dynasties archaïques (2600-2300 av. notre ère). On y a mis au jour seize tombes antérieures de plus de mille ans au tombeau de Toutankhamon, en Égypte. Leur construction, la richesse du mobilier funéraire et les dépouilles de nombreux soldats, serviteurs et dames de la cour qui, de leur plein gré ou non, ont accepté de suivre leurs maîtres dans l’au-delà leur ont valu le nom de « tombes royales ». Parmi les joyaux de l’exposition, on compte de magnifiques parures de femmes, notamment des coiffes élaborées, des colliers et des bracelets en lapis-lazuli, en or et en cornaline.
Certains artéfacts sont présentés en exclusivité au ROM, dont deux objets provenant du cimetière royal : le « Grand bélier d’Ur », une magnifique statuette en argent, feuille d’or, lapis-lazuli et coquillages, et la « Grande lyre » ornée d’une tête de taureau en or et incrustée de matières précieuses. Ils proviennent de la collection du Musée de l’Université de Pennsylvanie. Le « Grand bélier d’Ur » sera présenté durant les trois premiers mois de l’exposition et la « Grande lyre » durant les trois derniers. Une superbe figure à l’effigie de Gudea, souverain de la cité de Lagash, figure aussi dans cette section. Prêt de l’Institut des arts de Detroit, c’est un chef-d’œuvre de la statuaire néo-sumérienne (2150-2000 av. notre ère).
L’Assyrie
Située en haute Mésopotamie (nord) sur le Tigre, l’Assyrie doit son nom à Assur qui, durant de nombreux siècles, était une simple cité-État. Après -1350 cependant, l’Assyrie s’est imposée comme une puissance politique et militaire. C’est à l’époque néo-assyrienne (1000-612 av. notre ère) qu’elle est devenue le centre du monde. À son apogée (v. -660), elle dominait une région équivalant à l’Irak, la Syrie, Israël, l’Égypte et des parties de l’Iran et de la Turquie. Cette période a vu la fondation des capitales de Nimrud, Khorsabad et Ninive. Le roi jouait un rôle décisif dans l’administration de l’Empire assyrien. Sur le plan religieux, il était le représentant du peuple auprès des grandes divinités assyriennes; sur le plan politique, il dirigeait l’État et l’armée. L’un des souverains les plus célèbres, Assurnasirpal II (883-859 av. notre ère), est représenté par une statue en magnésite à son effigie, rare exemple d’une sculpture assyrienne en ronde-bosse. Parmi les autres souverains mentionnés dans l’exposition, citons Tiglath-phalazar III (744-727 av, notre ère), Sargon II (721-705 av. notre ère), Sennacherib (704-681 av. notre ère) et Assurbanipal (669-627 av. notre ère).
Les cités assyriennes étaient dominées par de vastes palais ornés de splendides bas-reliefs. Cette section réunit de nombreux artéfacts provenant des palais de Nimrud et de Ninive les plus célèbres. Certains bas-reliefs illustrent des conquêtes militaires, des déportations et le châtiment des rebelles, tandis que d’autres représentent le roi lors des cérémonies cultuelles. Exaltations des réalisations du souverain, ces scènes ont une forte portée idéologique : se soumettre à l’autorité assyrienne est gage de paix et de prospérité, se révolter est gage de défaite et d’anéantissement.
Babylone
La cité de Babylone était située sur l’Euphrate dans ce qui est aujourd’hui le centre de l’Irak. Les premiers textes en cunéiforme qui mentionnent son nom datent du troisième millénaire. Babylone connaît son essor après 2000 et dès -1755 domine presque toute la Mésopotamie. Les armées du roi Hammurabi (r. 1792-1750), le plus célèbre des souverains babyloniens, unifient les contrées du sud et du centre de la Mésopotamie. Hammurabi est connu surtout pour son rôle de législateur et le code qui porte son nom. Dans cette section, les visiteurs pourront admirer une réplique grandeur nature de la légendaire stèle portant le Code de Hammurabi (prêtée par le Musée de l’Université de Pennsylvanie) ainsi qu’une magnifique tête en albâtre à l’effigie d’un souverain ou d’un chef de tribu (prêtée par le Musée de l’Institut oriental de Chicago).
La chute de l’Empire assyrien en 612 av. notr ère a fait de la Babylonie la plus grande puissance du Proche-Orient ancien. L’exposition propose aux visiteurs un survol tridimensionnel de la cité et de ses grands sites, notamment la tour de Babel, les jardins suspendus et la porte d’Ishtar. Parmi les artéfacts présentés par le ROM, citons le Lion passant, un bas-relief en terre cuite qui ornait la façade de la salle du trône de Nabuchodonosor II (605-562 av. notre ère) à Babylone, dans le palais où mourut Alexandre le Grand quelques siècles plus tard.
Épilogue
L’exposition consacre également une section aux effets dévastateurs des années de pillage durant la guerre d’Irak, en particulier au saccage du Musée national de Bagdad en 2003 et à l’impact catastrophique de la démolition de nombreux sites archéologiques et culturels. Ce volet de l’exposition évoque des souvenirs poignants pour M. Reichel qui a coordonné la documentation des pertes et disparitions dans le cadre du projet de la base de données du Musée national d’Irak du Musée réalisé par l’Institut oriental de l’Université de Chicago. « Ces jours comptent parmi les plus sombres de ma vie, dit-il. La Mésopotamie, notre “berceau de la civilisation”, avait été foulée aux pieds et, dans certains cas, anéantie. »
Renseignements complémentaires
Le ROM propose aux visiteurs une panoplie d’éléments originaux afin de leur offrir une expérience incomparable : des installations audiovisuelles, sept reproductions tactiles d’artéfacts figurant dans l’exposition, des traductions des textes anciens et des écrans tactiles interactifs qui révèleront des bribes d’information intéressantes sur cette société ancienne. Nous avons également conçu une aire d’activités interactives pour nos jeunes visiteurs.
L’exposition s’accompagne d’une programmation thématique. La Fièvre du vendredi soir, la soirée la plus cool en ville, en est à sa troisième saison. La dernière soirée, le 21 juin, s’inspirera de la Mésopotamie et sera consacrée à la culture proche-orientale. Au programme : le compositeur-DJ Adham Shaikh et le groupe Jaffa Road, lauréat de nombreux prix (et tous deux nominés à des Juno). Notons en passant que la Mésopotamie a été qualifiée de « berceau de la… bière »! Une série de conférences, dont une en français, présentera des chercheurs qui discuteront de plusieurs aspects et idées de l’exposition. Un symposium, prévu pour les 19 et 20 octobre, réunira des experts qui débattront du pillage des sites archéologiques d’Irak et de ses répercussions durables sur le patrimoine culturel du pays. Le clou du symposium sera une discussion entre le colonel Matthew Bogdanos, officier du corps des Marines américain et auteur des Voleurs de Bagdad (2005), livre salué par la critique, et M. McGuire Gibson, professeur à l’Institut oriental, et l’un des plus grands experts de la Mésopotamie de la planète. Les Fins de semaine famille proposent une foule d’activités interactives associées à l’exposition. Le Temps des fêtes au ROM réserve également des surprises aux familles. À suivre!
Fidèle à son engagement en faveur de l’accessibilité (qui lui a valu un prix), le ROM a adopté une stratégie d’accessibilité afin d’aider les visiteurs handicapés à surmonter les obstacles à leur participation. Tout au long de l’exposition, ils pourront toucher des objets, faire une visite audio et regarder des vidéos sous-titrées. Renseignements : 416.586.8000 (avant la visite). Service de relais Bell pour personnes sourdes ou malentendantes : 711 ou 1.800.855.0511
Les membres savent bien que l’adhésion est la meilleure façon de profiter pleinement du ROM. Ils sont d’ailleurs invités à découvrir l’exposition La Mésopotamie en avant-première le 21 juin. Pour en savoir plus ou pour adhérer, nous les invitons à composer le 416.586.5700 ou à consulter notre site à www.rom.on.ca/fr/soyez-des-notres. La Mésopotamie est une exposition à billet horaire (aux demi-heures). Pour obtenir des renseignements sur les visites de groupes d’au moins 20 personnes (tarifs, conférences privées, visites guidées et menus) : 416.586.5801, poste 2 ou groupsales@rom.on.ca. Visites scolaires : 416.586.5801, poste 1 ou https://www.rom.on.ca/fr/education/visites-scolaires. Des visites guidées de l’exposition sont offertes au coût de 5 $ (en sus du prix du billet). Des visites en français sont offertes une fois par semaine et tous les jours en anglais.
En entrant dans la boutique de l’exposition ou dans la Boutique du ROM au niveau 1, les visiteurs auront l’impression de se retrouver dans un bazar du Moyen-Orient. Les boutiques proposent toute une gamme d’objets : bijoux, articles de maison, papeterie, produits de beauté, accessoires de mode, reproductions d’artéfacts spectaculaires et ouvrages sur la Mésopotamie. Publié en français et en anglais, le guide souvenir de l’exposition comprend des textes fascinants et de splendides photos couleur. Il est aussi en vente à 5 $ seulement à la billetterie du Musée et dans certains magasins. Le Café Druxy’s du ROM invite les grands voyageurs à déguster la cuisine du Moyen-Orient.
Pour en savoir davantage sur l’exposition, visitez https://www.rom.on.ca/fr/expositions-et-galeries/expositions/la-mesopotamie. Suivez-nous sur Facebook, YouTube, ROM blog et Twitter (@ROMToronto, #ROMMeso). Abonnez-vous au cyberbulletin du ROM en français (www.rom.on.ca/fr/cyberbulletin), c’est gratuit!
La Mésopotamie a été présentée au Musée d’histoire de Hong Kong du 30 janvier au 13 mai 2013 après avoir remporté un franc succès au Musée de Melbourne en 2012.
La Mésopotamie ou l’invention de notre monde sera accompagnée de l’exposition itinérante (en anglais) Catastrophe! Dix ans plus tard : Le pillage et la destruction du patrimoine irakien, couronnée de plusieurs prix. Inaugurée à l’Institut oriental de l’Université de Chicago en avril 2008, elle examine la dévastation du patrimoine culturel irakien pendant et après la guerre d’Irak en 2003. Le contenu a été mis à jour pour marquer le dixième anniversaire du pillage du Musée national d’Irak à Bagdad et la destruction d’un grand nombre de sites. L’exposition sera présentée au ROM du 22 juin 2013 au 5 janvier 2014.
ROM Cultures anciennes
La Mésopotamie se veut une remarquable introduction à l’un des nouveaux centres de découverte du ROM. ROM Cultures anciennes aspire à devenir une référence internationale pour comprendre l’influence des sociétés d’autrefois sur nos vies et sur notre avenir. Réunissant collections et savoirs du Département des cultures du monde et travaillant de concert avec les services de la programmation et de l’éducation, les bénévoles, les groupes d’Amis et les usagers du Musée, le Centre constitue le foyer des recherches, des programmes et des activités reliés aux cultures anciennes et à l’archéologie tant au ROM que dans la communauté. Suivez-nous sur @ROMAncient.
La Mésopotamie est présentée par le British Museum en collaboration avec le Musée royal de l’Ontario
La Mésopotamie ou l’invention de notre monde sera à l’affiche au ROM
du 22 juin 2013 au 5 janvier 2014