Ce projet de recherche de longue durée vise à documenter en détail les traditions dynamiques du tissage artisanal et du vêtement à Madagascar, une grande île située au large de la côte est de l’Afrique. Madagascar a toujours été l’un des principaux centres de tissage de la région. On y trouve une grande variété de fibres, de colorants et de styles de costumes, allant de l’écorce battue à la soie provenant des papillons « sauvages » et endémiques du genre Borocera. Les femmes extrayaient des couleurs vibrantes à partir de plantes indigènes et, après les années 1860, de colorants synthétiques importés.
Les lambas, ou tissus rectangulaires enroulés autour du corps, constituaient la tenue vestimentaire habituelle et leur style variait selon la région. Les vêtements sur mesure sont devenus populaires dans de nombreuses régions au cours des derniers siècles.
Les tisserands malgaches, situés au carrefour des routes commerciales de l’océan Indien occidental reliant l’Inde à l’Afrique de l’Est, se sont inspirés de sources très diverses : l’Asie du Sud-Est, la péninsule arabique, l’Afrique et l’Europe.
ROM 948.121 Akotifahana, Merina, soie du Bombyx, colorants naturels et à base d’aniline. 2,60 x 1,85 cm (102 x 73 po)
Le volet le plus récent de ce projet de recherche porte principalement sur les textiles en brocart de soie connus sous le nom d’akotifahana. Fabriqués en soie « chinoise » brillante obtenue à partir du Bombyx du mûrier (Bombyx mori) non indigène, ces châles hauts en couleur regorgent de motifs. Ils sont portés par les nobles ou offerts en cadeau par les souverains à leurs loyaux sujets. Ils montrent la grande dextérité et le talent artistique des tisserands malgaches, ainsi que la créativité dont ils font preuve lorsqu’ils travaillent avec de nouvelles couleurs et fibres.