TORONTO, 6 septembre 2016— Incapable de voler, oiseau marcheur nocturne et fouisseur doté de narines à l’extrémité de son long bec, le kiwi de Nouvelle-Zélande est peut-être l’un des oiseaux les plus étranges de la planète. Cela dit, le symbole national en a long à raconter sur l’évolution durant la dernière période glaciaire.
Selon les données publiées dans la prestigieuse revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences, l’étude menée par une équipe sous la direction de Jason Weir, professeur de biologie à l’Université de Toronto à Scarborough, confirme que – génétiquement parlant – les kiwis modernes sont des oiseaux beaucoup plus récents que l’on ne croyait. Au lieu des cinq espèces connues, il y aurait 11 espèces ou sous-espèces vivantes, auxquelles s’ajoutent six espèces aujourd’hui disparues.
Des recherches précédentes, basées sur des tests d’ADN simples, utilisaient un seul marqueur génétique et semblaient indiquer que plusieurs espèces de kiwi s’étaient formées avant la glaciation du Pléistocène (vers 2,6 millions d’années – 11 000 ans avant notre ère). De nombreux animaux partout dans le monde ont été classés à l’aide de méthodes semblables.
L’analyse de milliers de marqueurs génétiques du génome du kiwi, à l’aide de nouveaux tests beaucoup plus complexes, montre que le kiwi a subi une période « explosive » de diversification génétique, entraînant la formation de nouvelles espèces ou sous-espèces, au milieu et à la fin du Pléistocène.
Avec la poussée des glaciers, notamment sur l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande, les kiwis se sont retirés dans des régions isolées où ils ont acquis de nouvelles caractéristiques sur des dizaines de milliers d’années. Cela s’est poursuivi pendant près de 800 000 ans alors que les glaciers progressaient et reculaient environ sept fois.
Weir a pu établir que le taux de diversification a quintuplé durant la période glaciaire, atteignant un niveau bien supérieur à celui des célèbres pinsons des îles Galapagos de Charles Darwin.
Weir est parmi les premiers à utiliser de nouvelles techniques d’ADN pour mesurer les changements évolutifs. « On fera un usage très répandu de ces nouvelles méthodes au cours des dix prochaines années », dit-il. Il s’attend à ce que les chercheurs réexaminent les études portant sur l’évolution de nombreux oiseaux et animaux d’Amérique du Nord et du Sud, tout comme dans d’autres parties du monde qui ont connu des périodes glaciaires. « L’ancien système est maintenant chose du passé. »
Weir et Oliver Haddrath, technicien en ornithologie au Département d’histoire naturelle du Musée royal de l’Ontario (ROM), ont entrepris le travail colossal d’analyser les données génétiques à l’aide du superordinateur canadien SciNet. Quelque 300 échantillons de sang de kiwi ont été prélevés par deux collaborateurs néo-zélandais et par Allan Baker, un Néo-Zélandais d’origine qui a occupé le poste de conservateur principal en ornithologie et directeur du Département d’histoire naturelle du ROM jusqu’à son décès en 2014. L’équipe a également utilisé des données publiées sur des fossiles de kiwis.
L’étude a bénéficié du soutien du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et de l’Université de Toronto à Scarborough.
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