Avez-vous peur des chauves-souris pour Halloween ?

J'adore les chauves-souris. Il y a quelque chose chez elles qui me donne une sensation de chaleur et de confort à chaque fois que j'en vois une. Je sais ce que vous pensez (et pour être honnête, beaucoup de gens que je connais) : comment peut-elle aimer un petit mammifère aussi effrayant qu'une chauve-souris ? Ne sucent-elles pas votre sang, ne s'accrochent-elles pas à vos cheveux, ne vous donnent-elles pas la chair de poule ? Tout d'abord, la réponse à ces questions est non. La seule chauve-souris qui se nourrit de sang est la chauve-souris vampire, et elle vit sous les tropiques, où elle se nourrit principalement de bétail et d'autres mammifères, y compris de personnes peu méfiantes qui dorment dehors sans moustiquaire ! Mais les chauves-souris vampires ne sucent pas le sang, elles le lapent en quelque sorte (désolé pour les fans de Dracula). La plupart des chauves-souris utilisent l'écholocation lorsqu'elles volent, et elles sont plutôt douées pour la navigation - elles ne s'approcheront pas de vos cheveux. Quant à l'angoisse, comment peut-on la ressentir face à un tel visage ?

En réalité, les populations de chauves-souris sont soumises à de fortes pressions dans le monde entier, notamment en raison de la perte et de la fragmentation de leur habitat et des effets du changement climatique. Mais l'un des plus grands défis auxquels sont confrontées nos espèces de chauves-souris canadiennes, dont vous avez peut-être entendu parler dans les médias, est une maladie fongique appelée syndrome du nez blanc. Un champignon appelé Pseudogymnoascus destructans a été introduit dans les réseaux de grottes de l'est de l'Amérique du Nord en 2006, en provenance d'Europe, et s'est depuis répandu dans 25 États américains et 5 provinces canadiennes, dont l'Ontario.

Les colonies de chauves-souris ont été dévastées partout où le champignon s'est propagé ; dans certaines régions, les pertes de population ont atteint 99 %. Trois espèces de chauves-souris canadiennes, la petite chauve-souris brune (Myotis lucifugus), la chauve-souris tricolore (Perimyotis subflavus) et le myotis septentrional (Myotis septentrionalis) ont été réévaluées comme étant "en voie de disparition" lors d'une mise à jour d'urgence en 2012 par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). Lorsque la maladie frappe une colonie, ses effets les plus importants se produisent pendant les mois d'hiver, lorsque les chauves-souris hibernent. Elle s'accumule sur leur corps et provoque des lésions qui les sortent de leur torpeur hivernale. L'intérêt de l'hibernation est que l'animal n'a pas besoin de dépenser beaucoup d'énergie lorsqu'il est dans cet état de torpeur semblable au sommeil, mais lorsque les chauves-souris sont réveillées de manière répétée, elles finissent par brûler de l'énergie beaucoup trop rapidement, et elles peuvent mourir.

Vous vous sentez un peu plus compatissant à l'égard de nos amis à fourrure volante ? Les populations de chauves-souris canadiennes, en particulier les petites chauves-souris brunes autrefois communes, ont besoin de notre aide. Certaines populations de l'est des États-Unis, où le syndrome du museau blanc a fait son apparition, montrent lentement des signes de rétablissement. Mais pour que davantage de chauves-souris volent dans nos cieux estivaux (et engloutissent des insectes par milliers, pour info), nous devons atténuer certaines des autres pressions auxquelles elles sont confrontées. Que pouvez-vous faire ?

Apprenez-en plus sur les chauves-souris ! Ce sont des animaux fascinants qui profitent directement à l'homme, en aidant à contrôler les populations d'insectes, y compris les vecteurs de maladies comme les moustiques, et d'autres qui nuisent aux cultures. Vous pouvez visiter la grotte des chauves-souris du ROM pour en savoir plus et découvrir les projets sur les chauves-souris sur lesquels travaille Burton Lim, conservateur adjoint de la mammalogie au ROM. Vous pouvez également aider les chauves-souris à trouver un abri pour se percher pendant l'été en construisant une boîte à chauves-souris pour votre maison - consultez le programme de boîtes à chauves-souris de la Fédération canadienne de la faune (ils vous enverront même une boîte GRATUITE !). Vous pouvez également participer à des projets de science citoyenne comme le BioBlitz de l'Ontario, qui permet de surveiller les populations locales et de déterminer quelles espèces vivent dans une région. La vidéo ci-dessous présente une méthode utilisée par les scientifiques pour suivre les différentes espèces de chauves-souris.