CANADA 150 - Manitoba - La Manitoba Glass Company (et les lacunes narratives)
Publié
Catégories
Auteur
Article de blog
Je fais des recherches et j'écris sur la collection d'arts décoratifs canadiens du Musée royal de l'Ontario, il est donc facile de supposer que la collection représente dans une certaine mesure l'ensemble du pays. Cependant, en termes de représentativité, la collection est limitée par les premiers dons et les priorités de ses premiers conservateurs, et son contenu se réfère donc principalement à l'Ontario, au Québec et aux Maritimes. Il y a une importante collection de meubles, dont une grande partie est exposée dans la version actuelle de la galerie, ainsi qu'une importante collection de céramiques et de verres. On y trouve des exemples d'œuvres d'artisanat, de design et d'art de très grande qualité, ainsi que des œuvres plus grossières, réalisées à des fins plus utilitaires ou par des artisans moins qualifiés. Comme toutes les collections de musée, elle est à la fois limitée et vaste. Alors que je commence à me diriger vers l'ouest, dans mon exploration de la collection des arts décoratifs canadiens, je commence à me heurter aux limites de la collection. La partie poétique de mon esprit apprécie le fait qu'au fur et à mesure que nous nous dirigeons vers des régions moins peuplées du pays, la narration devient plus clairsemée. La partie de moi qui célèbre les fabricants et l'artisanat est triste que l'histoire des arts décoratifs canadiens au ROM ne comporte pas (encore) de représentations fortes de l'artisanat manitobain contemporain.
Tout ce que nous avons, ce sont des pièces historiques, et la liste des pièces historiques est assez courte : il y a plusieurs exemples de pièces de monnaie et de papier-monnaie liés à la Compagnie de la Baie d'Hudson et au commerce dans la région. Notre collection de papier contient également une lettre écrite par Louis Riel. Enfin, il y a deux pièces de verrerie de la Manitoba Glass Company, qui a fonctionné à un moment donné à Beausejour, au Manitoba.
La Manitoba Glass Company fait partie de l'histoire industrielle du Canada, qui n'est pas très connue. À la fin des années 1800, il y avait d'importantes verreries dans les provinces de l'Ontario, du Québec et du Canada atlantique, généralement à proximité de grandes étendues d'eau et/ou de lignes de chemin de fer. La région des Grands Lacs, en Ontario et dans le nord-est des États-Unis, était un centre verrier particulièrement riche au début des années 1900. Le Musée canadien de l'histoire indique qu'il y a eu 43 verreries au Canada depuis 1837. Ce que je trouve particulièrement émouvant, c'est que si ces lieux étaient des usines à l'origine, il s'agissait d'usines où l'on fabriquait des objets artisanaux à la main. L'automatisation n'est apparue que dans les années 1900, et pas de manière significative avant les années 1920. Les premières verreries employaient des personnes que l'on considérerait aujourd'hui comme des artisans ; après avoir effectué leur travail quotidien, elles utilisaient souvent les morceaux de verre restants pour fabriquer de petits objets décoratifs, comme des presse-papiers, des chaînes ou des cannes (souvent appelés "whimseys" dans la langue vernaculaire des collectionneurs d'antiquités et de la classification des musées).
En ce moment, la galerie canadienne du ROM subit d'importants changements en raison de la réouverture de l'entrée de Queen's Park. Ainsi, plutôt que de consacrer du temps à sortir deux petites pièces de verre de leur réserve pour un simple billet de blog, j'ai décidé de fouiller dans nos dossiers de recherche pour voir si je pouvais trouver quelque chose à partager au sujet de la Manitoba Glass Company. J'ai trouvé plusieurs photographies reproduites à partir d'un numéro du magazine Canadian Collector, datant de janvier 1967, par le département de photographie du ROM, probablement en vue d'une exposition ou d'une présentation sur le verre historique à un moment donné de l'histoire du musée. J'adore ces images : elles me rappellent celles de la ruée vers l'or, où l'on voit des hommes regarder hardiment l'appareil photo, documentant leur vie pour la postérité. L'attitude de l'unique souffleur me semble également courageuse. Le travail devait être difficile. Les ateliers de soufflage de verre contemporains sont très chauds, et la fabrication du verre en tant qu'artisanat est très dangereuse. Le soufflage du verre à l'échelle industrielle n'a fait qu'amplifier le défi.
Au cours de mes recherches, j'ai également réussi à trouver une merveilleuse interview orale sur la Manitoba Glass Company. Si vous avez quelques instants, écoutez les souvenirs de Louis Vogelgeang sur sa vie et sur son travail à la verrerie, à partir de l'âge de 12 ans environ.