Histoires de nature à travers la photographie : Les points de vue de Connor Stefanison

Blog invité rédigé par Sean de Francia, étudiant en communication visuelle environnementale

L'exposition Wildlife Photographer of the Year, de renommée mondiale, a permis de mettre l'écologie et la biodiversité au centre des conversations. Depuis ses débuts, l'exposition itinérante a présenté des milliers de photographies captivantes racontant différentes histoires de la nature et du monde qui nous entoure, reliant les gens à la nature et nous incitant à réfléchir de manière critique au monde dans lequel nous vivons.

Le photographe Connor Stefanison n'est pas étranger à cette conversation, puisqu'il est diplômé en biologie de l'université Simon Fraser et qu'il a grandi sur les différents terrains de la Colombie-Britannique. Connor est cette année le lauréat du prix Rising Star Portfolio Award, décerné à des photographes exceptionnels âgés de 18 à 25 ans pour des images qui seront présentées lors de l'exposition. Il a également reçu le prix du portfolio Eric Hosking en 2013. Il nous fait part ici de sa vision de la production de récits puissants à travers la photographie de la nature et de la vie sauvage.

Pour vous, qu'est-ce qui fait qu'une photo est primée ?

Je pense que la première chose à faire est que la photo ait un impact immédiat. Les juges voient un très grand nombre d'images. Une photo gagnante incitera les juges à s'arrêter et à regarder plus longtemps que les photos non gagnantes. La photo doit bien sûr avoir une composition et un éclairage de qualité, mais elle doit avoir un facteur "wow" qui la différencie des autres. De nombreuses images étonnantes ne sont pas récompensées parce qu'elles sont similaires à des images déjà réalisées. Si vous parvenez à réaliser correctement une photo captivante et originale, vous devriez avoir de bonnes chances de remporter ce concours !

Comment faites-vous pour vous retrouver dans des endroits aussi intéressants sur le plan photographique ?

Il est très important de comprendre la biologie de votre sujet. Par exemple, si vous connaissez la biologie de l'ours noir, vous ne tenterez probablement pas de le trouver pendant l'hiver canadien. De simples recherches sur Google peuvent souvent vous permettre d'acquérir une bonne compréhension de votre sujet. Parler avec des scientifiques est également très utile pour comprendre votre sujet et savoir où il se trouve.

La chose la plus importante à faire lorsque l'on se trouve dans une nouvelle région est peut-être de parler à la population locale. Demandez à tous ceux que vous voyez s'ils connaissent le sujet qui vous intéresse. Les gens sont généralement assez gentils pour partager leurs histoires et fournir des informations sur ce que vous cherchez. Cela m'a beaucoup aidé dans le passé et m'a permis de rencontrer des gens extraordinaires et de trouver des lieux de photographie formidables.

Certaines de vos photos les plus captivantes ont été prises chez vous, en Colombie-Britannique. Pensez-vous que cette région de l'écologie canadienne deviendra un thème dominant dans votre travail ?

Il est certain que je me vois concentrer une grande partie de mes futures photographies en Colombie-Britannique. La Colombie-Britannique a tellement à offrir aux photographes animaliers que je pourrais y photographier toute ma vie sans m'ennuyer. Les thèmes généraux sur lesquels je pense qu'il est important d'attirer l'attention sont la perte/dégradation de l'habitat, le changement climatique, les conflits entre l'homme et la faune, ainsi que la beauté générale de la nature.

De nombreux photographes animaliers ont des opinions contradictoires sur l'intervention humaine dans le dispositif photographique afin de respecter l'intégrité du monde naturel. Que pensez-vous de ces zones d'ombre ?

La réponse à cette question pourrait faire l'objet d'un livre entier ! Certaines images sont presque impossibles à capturer sans intervention humaine. La trajectoire de vol est l'une d'entre elles. Je pense que tant que l'intervention humaine n'a pas d'impact négatif sur l'animal et que l'animal semble s'accommoder de l'intervention, cela ne pose généralement pas de problème.

Dans la mesure du possible, je préfère toujours qu'il n'y ait pas d'intervention humaine. Il y a tellement de types d'intervention humaine qu'il est difficile de tout accepter. Je pense qu'il est très important de préciser dans la légende de la photo s'il y a eu ou non une intervention humaine. Parfois, un peu d'intervention humaine est nécessaire pour capturer les images "impossibles" qui peuvent être essentielles pour raconter une certaine histoire.

Selon vous, quel rôle joue la photographie dans la conservation ?

La photographie et la conservation sont très complémentaires. Il est souvent presque impossible de faire un bon travail de conservation sans utiliser des images convaincantes. Une seule image peut être très puissante pour influencer le changement. Par exemple, une image de Walter Palmer avec Cecil le lion a fait le tour du monde pendant un certain temps et a suscité une grande prise de conscience pour la faune africaine.

La vidéo devient très importante dans la communication environnementale, et je pense que nous verrons de plus en plus de projets multimédias, plutôt que des projets qui ne sont que des photos ou des vidéos. Cela dit, le pouvoir d'une seule image peut être si grand que je pense que la photographie sera toujours le moyen de communication le plus dominant dans le domaine de l'environnement.

Pourquoi pensez-vous que l'API est l'un des canaux de communication environnementale les mieux accueillis ?

L'API est un événement très important, non seulement pour la reconnaissance des photographes, mais aussi pour attirer l'attention sur les questions de conservation. L'exposition est vue par un nombre incroyable de personnes chaque année. Ce qui fait de l'API une chaîne si bien accueillie, c'est la qualité et la diversité des images étonnantes. Chaque année, je suis époustouflé par la progression des images et je suis très impatient de voir ce qui nous attend dans les années à venir.

Pour en savoir plus sur Connor et ses expériences en matière de narration visuelle, visitez le site connorstefanison.com.