Les grandes collections font les grands musées : Pendentif de l'ère Constantinienne

Musée royal de l'Ontario Michael Lee-Chin Crystal. Entrée de la rue Bloor.

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Les grandes collections font les grands musées - Un blog continu décrivant les acquisitions récentes des collections grecques, étrusques, romaines ou byzantines.

A gold pendant flanked with red gems with a silver inset depicting three human figures.

Pendentif en or avec un sceau en argent daté d'environ 350 ap. (Numéro d'acquisition du musée : 2010.32.1). Acquisition rendue possible grâce à la générosité du Louise Hawley Stone Charitable Trust et de la succession de Mona Campbell.

Bien que le premier objet que nous allons examiner soit de petite taille, il raconte une histoire importante sur les débuts du christianisme à l'époque constantinienne (307-364 ap. J.-C.).

Le pendentif a été fabriqué après la reconnaissance officielle du christianisme en 313. Il se compose d'un disque ajouré en or (3,11 cm sur 3,08 cm) serti de trois grenats et d'un sceau circulaire plat en argent (diamètre : 1,4 cm) gravé d'un mari, de sa femme et de leur fille. L'inscription gravée se lit "EUGENI VIVAS IN DEO", ce qui se traduit par "Eugenius live in God". Notre exemplaire est très spécial et rare, car il est toujours logé dans sa monture en or d'origine.

Portraits depicted on seal are embossed on the clay impression.

Empreinte du sceau en terre cuite.

Les coiffures portées par les personnes représentées sont des indices importants qui nous aident à dater les bijoux. Sur le petit disque, les coiffures représentent assez fidèlement le style porté par les femmes et les hommes à l'époque constantinienne.

L'épouse porte une tunique, un collier de perles et un bandeau. Ses cheveux sont disposés en boucles épaisses sur son front et sont tressés en une série de rangées étroites sur sa tête. Une grande vague couvre son oreille. Sa coiffure est assez proche de celle d'Hélène, la mère de Constantin.

Front and back of coin displaying a woman's portrait on front and a goddess on back.

Follis d'Hélène, frappé en 328-329 après J.-C. Avec l'aimable autorisation du Classical Numismatic Group, Inc.

Eugenius, l'époux, est drapé d'une toge et d'un manteau maintenu par une fibule perlée. Ses cheveux sont brossés d'arrière en avant, dans le plus pur style constantinien.

Picture of front and back of coin. Front depicts a male portrait, back portrays a symbol.

Double Centenionalis de Magnence, frappé en 350-351. Avec l'aimable autorisation du Classical Numismatic Group, Inc.

À Rome, la famille a toujours joué un rôle important dans l'établissement de l'identité et de la citoyenneté d'une personne. La famille n'était pas seulement un refuge affectif, elle offrait aussi un soutien économique et était l'institution par laquelle la richesse et la propriété étaient sécurisées et transmises. En raison de l'importance de la famille, les Romains prenaient des mesures pour la protéger. L'une d'entre elles consistait à porter des amulettes dotées de pouvoirs apotropaïques afin d'éloigner les puissances surnaturelles néfastes qui les entouraient.

L'une des amulettes portées par les Romains depuis le IIIe siècle était une pièce de monnaie. Parfois, la pièce était simplement percée et portée autour du cou ou enchâssée dans des colliers, des pendentifs et des broches en or très élaborés. Les Romains croyaient au pouvoir surnaturel des pièces de monnaie, en particulier celles portant le portrait de l'empereur. L'image de l'empereur agissait comme un talisman capable d'éviter toutes sortes de maux.

Au milieu du IVe siècle, avec l'arrivée du christianisme, le portrait d'une famille a parfois remplacé le portrait impérial sur les pendentifs. Ici, le portrait d'Eugène, de sa femme et de leur fille a remplacé la famille impériale. Ce changement donne à notre pendentif l'aspect d'une pseudo-monnaie. L'acclamation sur le pendentif, "Eugenius live in God", n'est pas proclamée pour honorer un empereur ou une divinité païenne, mais pour reconnaître le Dieu unique des chrétiens ; Eugenius affirmant sa croyance dans le christianisme. De telles expressions deviennent souvent apotropaïques ; la louange de Dieu invoque son aide contre des puissances invisibles et sinistres. Ainsi, l'image et l'inscription fonctionnent ensemble comme une amulette qui protège Eugenius et sa famille contre des dangers invisibles.

Le pendentif est exposé dans la vitrine à bijoux de la Galerie Joey et Toby Tanenbaum de Rome et du Proche-Orient.

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