Ma première journée à Trout River (Terre-Neuve) : l'arrivée des biologistes du ROM pique la curiosité des villageois

Une carcasse de baleine bleue repose à l'envers dans l'eau, près d'un rivage rocheux.

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Jacqueline Walters

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En regardant par la fenêtre, j’aperçois le reflet du soleil sur les montagnes. Après une journée fatigante, je me rends enfin compte de la chance que j’ai d’être ici. J’attends une occasion pareille depuis que j’ai terminé mon programme de communication visuelle de l’environnement cet automne. Ma première journée à Trout River (Terre-Neuve) dépasse toutes mes attentes! Je suis fière de documenter le travail des biologistes du Musée royal de l’Ontario qui récupéreront au moins deux rorquals bleus qui se sont échoués pas loin de là.

J’aperçois vers midi la première des deux baleines, qui mesure 23  mètres. Elle a beaucoup dégonflé et les goélands ont commencé à arracher des morceaux de chair en décomposition de la partie inférieure de son corps. On a aussi découpé de gros morceaux sur les côtés, apparemment pour nourrir les huskies du village. Une large blessure sur le flanc dégage une puanteur amère. On a coupé l’une des nageoires, et je peux voir le cartilage et l’os à nu. Si je suis triste à l’idée que c’est tout ce qu’il reste de ce magnifique animal, je suis aussi fière de faire partie de l’équipe de scientifiques qui le transporteront au Musée royal de l’Ontario. Son squelette fera l’objet de recherches qui nous feront mieux comprendre ces superbes bêtes que sont les baleines et, je l’espère, favoriseront leur conservation dans l’Atlantique Nord.

Après le dîner, je reste sur la promenade à filmer pendant que les autres vont à Rocky Harbour voir une autre baleine échouée. Au bout de quelques heures, la promenade se remplit de gens du coin, venus demander comment les scientifiques du ROM vont se débrouiller. Habillée trop légèrement et encombrée par mes caméras et mon équipement, je me distingue presque autant de la foule locale que la baleine. J’ai toutefois l’heureuse surprise de découvrir que les habitants de Trout River sont extrêmement accueillants. Ce qui aurait pu être une longue attente glacée devient un après-midi agréable. C’est peu dire que ces gens sont gentils, généreux et hospitaliers. Ils m’ont immédiatement acceptée : ils se mettent à discuter avec moi de cette énorme bête que l’océan a déposée sur le rivage il y a près d’un mois. J’ai tellement de gratitude pour une jeune femme qui, de peur que j’attrape une pneumonie, m’a donné ses vêtements et a couru en chercher d’autres chez sa grand-mère. Vous, les habitants de Trout River, je voudrais vous remercier du fond du cœur : je me souviendrai de ma première journée ici. Vous êtes vraiment des gens extraordinaires. 

L’équipe du ROM prenant des mesures le matin, pour en savoir plus sur cette espèce menacée

Et où se trouve maintenant cette baleine? Elle est toujours au même endroit que ce matin, au moment où je finis d’écrire ce blogue, mais les scientifiques du ROM ont décidé de transporter la carcasse à un endroit où il leur sera plus facile de travailler, ce qui prendra, bien sûr,  plus de temps que prévu. Consultez @ROMBiodiversity pour suivre son déplacement. Vous pourrez y voir la vidéo des étapes du travail, des entrevues avec les membres de l’équipe et des échanges avec les habitants de la région.

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