Mercredi de l'arme : Le cheval
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Le cheval n'est pas seulement un moyen de transport, c'est une arme en soi. On pense que le genre Equus a évolué il y a plus de 4 millions d'années en Amérique du Nord, se spécialisant dans la capacité à manger l'herbe des steppes et à fuir les prédateurs. Les chevaux d'Amérique du Nord se sont éteints par la suite, peut-être à cause de la chasse par l'homme, bien que diverses espèces de chevaux, d'ânes et de zèbres aient prospéré dans l'Ancien Monde. Lorsqu'ils apparaissent pour la première fois dans les archives archéologiques, ils sont probablement chassés par les premiers hommes modernes, car ils sont représentés avec d'autres espèces de proies dans l'art rupestre du Paléolithique supérieur. Il y a environ 4 000 ans, l'homme a domestiqué le cheval, probablement dans un certain nombre de centres en Asie centrale, en Asie occidentale et en Arabie. Il n'est pas tout à fait certain que les chevaux aient réellement été utilisés pour monter à cheval, mais certains auteurs ont certainement pensé qu'ils l'étaient. L'étendard royal d'Ur montrerait le premier char, à quatre roues, daté de 2600-2400 avant J.-C., mais on peut se demander si ces véhicules étaient tirés par des chevaux ou des ânes, ou peut-être même par un croisement des deux ! Il est certain qu'en l'espace de quelques centaines d'années, les chars à deux roues sont très répandus et qu'on les trouve souvent dans des sépultures où sont enterrés des chevaux que l'on reconnaît comme étant domestiqués.
La bataille de Kadesh, vers 1274 av. J.-C., entre l'Égypte de Ramsès II et l'Empire hittite de Muwatalli II, est sans doute la plus célèbre bataille de chars de cette époque. Mais les chars n'étaient utiles que sur un terrain plat et pour des combats relativement légers, utilisant le tir à l'arc et les javelots, ils ne pouvaient jamais foncer directement sur une force de fantassins déterminés à tenir bon. La tactique de la guerre des chars est d'ailleurs conservée aux échecs, car la trajectoire en "L" du cavalier est en fait celle d'un char, qui charge vers l'avant puis attaque sur le côté. Par la suite, les chars ont été davantage utilisés pour les cérémonies, le transport, le symbolisme et les courses.
Didrachme en argent avec Jupiter sur un char ; argent frappé ; Rome, Italie ; période républicaine romaine ; environ 225 av. J.-C. ; 989.117.1, exposé à la Galerie Eaton de Rome (ROM Photography).
Pendant de nombreuses années, la balance entre la cavalerie et l'infanterie a été assez équilibrée, à l'exception de la bataille de Carrhae en 53 av. J.-C., au cours de laquelle les archers à cheval parthes ont anéanti une armée d'infanterie romaine beaucoup plus nombreuse, sous les ordres de Crassus. Finalement, Rome est tombée aux mains des cavaliers, et il est possible que ces derniers aient utilisé une nouvelle invention importante : l'étrier. Les origines de l'étrier ne sont pas entièrement connues. Les peuples cavaliers d'Asie centrale savaient probablement monter à cheval avant de savoir marcher et n'avaient guère besoin de tels dispositifs, mais on en trouve parfois des traces. En Inde, une tradition ancienne voulait que le cavalier passe ses gros orteils dans une boucle de corde de chaque côté du cheval, mais il ne s'agit pas d'un étrier. Quelle que soit l'origine réelle des étriers, ils ont été adoptés à grande échelle en Chine, avec des preuves évidentes au IVe siècle après J.-C. et se sont répandus au Ve siècle.
Les étriers se sont répandus dans l'Ancien Monde et les guerriers à cheval ont commencé à dominer les sociétés, des chevaliers d'Europe aux samouraïs du Japon, et partout entre les deux. L'étrier définit une nouvelle période, l'âge de l'étrier, qui justifie l'extension du terme "médiéval" à la période comprise entre les cultures anciennes et les débuts de la poudre à canon. Au cours de la période médiévale, certains guerriers à cheval, et leurs chevaux, sont devenus très lourdement armés, et toute la société s'est orientée vers l'entretien de ces guerriers. Cependant, même après que la poudre à canon a chassé les guerriers lourdement cuirassés des champs de bataille, le cheval est resté important dans les champs de bataille jusqu'au 20e siècle.
Armure de tête de cheval ou Chamfron ; Acier, forgé et gravé ; Porte la marque de l'armurerie d'Istanbul ; Mamelouk ou Ottomane ; fin du 15e au début du 16e siècle ; #935X59 ; Longueur 60cm ; Largeur 26cm ; Profondeur 8cm
Aujourd'hui encore, l'homme entretient une relation très étroite avec le cheval, et le symbolisme du cheval en liberté est toujours aussi puissant. Dans le calendrier chinois, l'année du cheval est une année dynamique, propice à la liberté, aux voyages et à l'aventure.
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