Summerasaurus Partie V : Les mauvaises terres

Marcher dans les badlands, c'est comme se promener dans un roman de western : des canyons coupent la prairie, exposant des couches de sédiments bruns, dorés, noirs et blancs. Les clichés reviennent sans cesse : les tumbleweeds roulent, les cactus surgissent d'endroits inattendus et les crânes de bovins blanchissent au soleil. Des scorpions se cachent dans les veines de charbon, absorbant la chaleur du soleil sur la roche noire qui les camoufle. C'est un peu impressionnant au début, mais une fois que l'on a accepté le fait que l'on se trouve dans un endroit qui ne ressemble à aucun autre au Canada, tout devient simple et beau.

C'est dans cet environnement que le Dr David Evans et ses collègues passent plusieurs semaines chaque année dans le cadre du projet du ROM sur les dinosaures du sud de l'Alberta. C'est un endroit sec et hostile, mais aussi immensément beau. La région est classée comme steppe semi-aride: il s'agit principalement de prairies à herbes courtes coupées par des canyons, avec de temps en temps un troupeau de bovins qui paissent docilement à proximité.

Les fleurs sauvages des prairies abondent, en particulier dans les canyons et les coulées où elles peuvent trouver de l'ombre et s'abriter du vent. Les fleurs de cactus sont les plus grandes que vous puissiez trouver et attirent l'attention de loin avec leurs pétales d'un jaune éclatant. N'essayez surtout pas d'en cueillir une : les épines des cactus à figues de Barbarie sont barbelées et se plantent dans votre corps sans grand effort de votre part. La bonne nouvelle, c'est qu'elles s'enlèvent d'elles-mêmes de votre chair en quelques jours. J'en sais quelque chose par expérience, car j'ai attrapé par réflexe une figue de Barbarie en perdant pied une fois, et j'ai reçu 42 épines dans la paume de ma main. C'est pourquoi je porte des gants de vélo chaque fois que je me trouve dans les badlands.

Malgré l'aridité, les animaux abondent dans les badlands, qu'il s'agisse de scorpions, de lézards à cornes, de coyotes, de cerfs mulets ou d'antilopes. Ces animaux sont bien adaptés à la conservation de l'eau et au maintien de la fraîcheur, et cherchent souvent à s'abriter pendant les heures les plus chaudes de la journée. Différents animaux se nourrissent de différentes parties de la prairie : l'herbe, les fleurs, les arbustes et même les cactus sont des proies faciles pour divers mammifères, tandis que des animaux comme le lézard à cornes et les scorpions sont plus susceptibles de s'intéresser à une ou deux fourmis savoureuses.

Et bien sûr, il y a d'autres insectes, qui peuvent être nuisibles lorsque vous transpirez sur des fossiles dans une carrière chaude, mais qui constituent une partie essentielle de l'écosystème. Les moustiques, les taons et bien d'autres vivent dans le sud de l'Alberta, et les fourmis sont assez répandues.

Tous ces animaux cohabitent avec les troupeaux de bovins qui paissent dans tout le sud de l'Alberta. La réserve provinciale de pâturage de Pinhorn occupe une grande partie des terres autour de la rivière Milk, où se déroule une grande partie du travail du Southern Alberta Dinosaur Project. Malheureusement, lorsque le bétail se perd ou s'égare dans une coulée, il ne peut parfois plus en sortir, surtout s'il se tord la cheville dans l'un des nombreux trous et crevasses de la coulée.

Bien que l'expédition Palliser ait recommandé de ne pas tenter de pratiquer l'agriculture dans la région en raison de son aridité, des fermes existent autour des zones de pâturage, grâce à l'irrigation. Malgré l'aridité, des arbres comme le peuplier deltoïde peuvent pousser le long des berges, en plongeant leurs racines dans le sol pour y puiser de l'eau.

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