Le ROM acquiert plus de 700 œuvres de Panchal Mansaram

En 2014, le ROM a commencé à acquérir des œuvres d'art, des archives, des documents imprimés et des photographies de Panchal Mansaram. Mansaram est l'un des rares artistes de la diaspora sud-asiatique dont la carrière s'étend d'avant 1980 aux décennies suivantes.

Depuis 2017, le ROM possède la plus grande collection d'œuvres de Mansaram au monde, avec plus de 700 objets. Mansaram (né en 1934) a grandi à Mount Abu, une ville vallonnée de l'État du Rajasthan, en Inde. Dès son plus jeune âge, Mansaram est fasciné par le cinéma. Issu d'une famille nombreuse, il a perdu la plupart de ses membres à cause d'une épidémie de typhoïde. Le cinéma lui a apporté réconfort et évasion, mais lui a aussi fait découvrir le pouvoir des médias et l'omniprésence de leurs images dans la vie quotidienne.

En 1966, Mansaram s'installe au Canada où il rencontre le philosophe canadien Marshall McLuhan par l'intermédiaire d'un ami commun. Mansaram et McLuhan nouent une amitié qui durera toute leur vie. L'engagement de Mansaram auprès de McLuhan recoupe des idées sur lesquelles il travaillait déjà, mais il façonne également les orientations de son travail. Par exemple, la série "Rear View Mirror" de Mansaram, basée sur les écrits de McLuhan, relate l'expérience fragmentaire du contemporain. Il s'agit d'une perspective à travers le rétroviseur d'une voiture, allant de l'avant mais avec un œil sur le passé, voyant le monde à travers de petits fragments, à l'image de la culture saturée par les médias.

Avec l'acquisition des archives de Mansaram, la collection du ROM est le meilleur dépôt de l'œuvre de l'artiste dans le monde. L'ensemble de son œuvre ajoute une nouvelle dimension à notre compréhension du modernisme indien, ainsi qu'aux récits de l'histoire de l'art canadien.

Deepali Dewan est la conservatrice Dan Mishra des arts et de la culture d'Asie du Sud au ROM.