Les éléments constitutifs de la vie
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PREMIER
Kim Tait (Ph.D.), titulaire de la Chaire Teck dotée en minéralogie, me dit de ne pas avoir peur. L’astéroïde Bennu pourrait s’écraser sur la Terre, mais pas de notre vivant. Et l’une des raisons pour lesquelles la NASA a envoyé le vaisseau spatial OSIRIS-REx pour récupérer des échantillons de Bennu, et non d’un autre astéroïde, est qu’une meilleure compréhension de la composition de Bennu pourrait aider les scientifiques du futur à dévier l’astéroïde afin qu’il n’entre pas en collision avec la Terre.
Plus important encore, l’astéroïde d’un demi-kilomètre de large, âgé de près de 4,6 milliards d’années, pourrait fournir des indices sur la formation de la vie sur notre planète. De nombreux scientifiques émettent l’hypothèse qu’il y a des milliards d’années, un astéroïde riche en carbone semblable à Bennu – les éléments constitutifs de la vie – a frappé la Terre, rendant possible l’émergence de la vie. L’examen d’échantillons de Bennu est un moyen de vérifier cette théorie.
Juste une semaine avant que Kim Tait (Ph.D.) ne s’assoie avec moi, les deux premiers articles importants sur les échantillons de Bennu – l’un dans Nature, l’autre dans Nature Astronomy – ont été publiés. Selon la NASA, la roche et la poussière de l’astéroïde contiennent des molécules qui, sur notre planète, sont essentielles à la vie, ainsi qu’une histoire d’eau salée qui aurait pu servir de « bouillon » pour que ces composés interagissent et se combinent.
Mme Tait (Ph.D.), qui était co-autrice de l’article dans Nature, dit que la « saumure d’eau salée était inattendue. On trouve ce genre de conditions ici sur Terre, nous ne savions pas que cela se produisait également dans l’espace, dit-elle, ajoutant que c’est l’une des raisons pour lesquelles il est si important d’avoir un échantillon vierge. Si nous avions trouvé ces résultats à partir d’une météorite qui s’était écrasée, nous ne l’aurions pas nécessairement interprété de cette façon. »
Cependant, comme l’explique Mme Tait, ces résultats, bien qu’excitants, ne sont « que le commencement ultime ». Pour preuve, elle cite les missions Apollo.
« Nous avons ramené ces roches dans les années 60, et nous continuons à faire des découvertes », dit-elle. Ce n’est pas comme si nous allions simplement étudier les échantillons de Bennu une seule fois, les mettre dans un tiroir et ne plus jamais les étudier. Il y aura beaucoup de nouvelles découvertes, pas uniquement pour moi, mais pour les générations futures. »
Colin J. Fleming est stratège principal en communication créative au ROM.
Vous souhaitez en savoir plus sur les astéroïdes ? Visitez les Galeries Teck : Les Richesses de la Terre au ROM, où vous trouverez la météorite du lac Tagish, un échantillon ultra-rare et presque vierge recueilli au Yukon il y a 25 ans. « Ce n’est pas comme tout ce que nous découvrons sur Terre », dit Mme Tait.