Pleins feux sur les artistes : Walter Sunahara

Walter Toshiyuki Sunahara (1935-2002) est un peintre canadien d'origine japonaise né à Vancouver, en Colombie-Britannique. Considéré comme un Nisei, un Canadien japonais de deuxième génération, il faisait partie d'une famille financièrement prospère - ses parents possédaient des bateaux de pêche et une maison d'hôtes et étaient des membres prospères de la communauté de Vancouver.

En 1942, sous prétexte de "sécurité nationale", le gouvernement canadien a emprisonné plus de 22 000 Canadiens d'origine japonaise. Les citoyens sont détenus dans des camps d'internement et leurs entreprises sont saisies et vendues. Sunahara avait sept ans lorsqu'il a été interné avec ses parents à Bay Farm, dans la région de Slocan. Plus tard, il a fait un cauchemar récurrent dans lequel il était un petit garçon debout devant une porte sur le point d'être enfoncée.

Le camp où Sunahara a été emprisonné se trouvait au pied d'une montagne couverte de conifères. Divers aspects de son expérience de l'internement se retrouvent dans l'œuvre de l'artiste tout au long de sa vie, en particulier dans ses peintures.

Sunahara est diplômé de l'Ontario College of Art et poursuit des études supérieures à l'université des beaux-arts de Tokyo (1960-63), se spécialisant dans le Nihonga, une expression traditionnelle de la peinture et de la gravure japonaises. Après des voyages en Asie du Sud-Est et en Europe, il est rentré au Canada non seulement pour créer de l'art, mais aussi pour partager les moyens de créer de l'art par le biais de l'éducation.

Lorsqu'il travaillait au ministère de l'Éducation de l'Ontario et au Conseil des arts de l'Ontario, M. Sunahara était un défenseur et un promoteur clé de la communauté des arts visuels. Il s'est efforcé avec détermination de créer des opportunités et d'offrir une plus grande visibilité aux artistes et artisans des Premières nations du Canada. Son travail avec les communautés lui a valu d'être honoré d'une plume d'aigle par les centres culturels des Premières nations de l'Ontario de la Première nation de M'Chigeeng.

Dans une grande partie des dernières œuvres de Sunahara, ses peintures ont ce qui semble être des rubans qui courent sur la toile. Bryce Kanbara, conservateur de l'exposition "Founder Exhibit" à la galerie du Japanese Canadian Culture Centre de Toronto, a décrit l'impact de l'expérience de l'enfance de Sunahara sur son œuvre. "Les souvenirs troublés de la séparation avec des êtres chers, qui étaient restés en sommeil depuis l'enfance, ont transpercé la vision artistique de Sunahara. Comme l'explique sa femme, Yoshiko, ces peintures commençaient par représenter harmonieusement des jardins ou l'environnement naturel, mais à chaque fois, son intention succombait aux invasions de stries et de bandes incongrues sur la surface".

Selon Kanbara, "les interjections ont été motivées par le souvenir tourmenté qu'avait Sunahara des foules japonaises sur le quai - les partants à bord et les bienfaiteurs en bas - tentant de maintenir des liens les uns avec les autres aussi longtemps qu'ils le pouvaient en saisissant les extrémités du ruban de papier tombant en cascade du navire. Ce sont des peintures abstraites qui subliment les thèmes de la séparation historique et personnelle, de l'anxiété et de la perte".

Robert B. J. Mason est un technicien de base de données ROM et un scientifique archéologue dont l'expérience et les recherches ont porté sur l'étude de l'art, de la technologie, du commerce et de l'industrie depuis la nuit des temps jusqu'à la révolution industrielle dans le monde entier.