Une danse aquatique de huards
Les plongeons canadiens sont de retour dans la saison.
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Lorsque le long printemps froid s'achève enfin
Lorsque le long printemps froid se termine enfin, mon esprit se tourne vers la saison estivale du camping et des cabanes rustiques. C'est à ce moment-là que je commence à penser aux huards. Le huard est l'oiseau le plus reconnaissable au Canada. Certains suggèrent que le geai bleu pourrait lui disputer la vedette, mais il est trop tard : le huard est déjà sur notre argent et profondément ancré dans l'iconographie de notre nation. Les plongeons comptent parmi les meilleurs symboles de notre identité nordique et sont facilement reconnaissables, tant visuellement qu'auditivement. Leurs cris et leurs trémolos obsédants évoquent des impressions de nature sauvage inconnue tout en représentant notre pays.
Lorsque la plupart des gens parlent des huards, ils font généralement référence au Plongeon catmarin. Cependant, il existe en fait cinq espèces de plongeons, dont quatre se trouvent en Amérique du Nord. Elles partagent toutes un certain nombre de caractéristiques et ont été placées dans le même genre, Gavia, mais chaque espèce présente des différences d'apparence physique, de comportement et d'habitat.
Le plus petit et le plus unique de la famille est le plongeon catmarin. Il a une aire de reproduction circumpolaire et, au Canada, il niche le plus souvent dans les étangs et les lacs de la toundra, bien qu'on puisse aussi l'apercevoir dans les régions côtières jusqu'à la moitié nord de l'île de Vancouver et la rive nord du fleuve Saint-Laurent. Son bec et son corps sont plus petits que ceux des autres plongeons et il peut s'élever de l'eau avec une course beaucoup plus courte. Cette capacité de décollage rapide permet au Plongeon catmarin de nicher dans des étangs côtiers plus petits que les autres plongeons, mais cela signifie aussi qu'il doit chercher sa nourriture loin de son étang de nidification, dans l'océan ou dans les grands lacs avoisinants.
Bien qu'il soit probablement le plus nombreux des plongeons, le Plongeon du Pacifique est rarement observé par l'homme. Cette espèce fréquente le nord de l'océan Pacifique en hiver et se reproduit dans les régions arctiques et subarctiques du nord du Canada, de l'Alaska et de l'est de la Russie. Son apparence est très similaire à celle du Plongeon arctique d'Eurasie, et en fait ces deux espèces étaient autrefois considérées comme une seule et même espèce. Tous deux ont besoin d'étangs plus grands et plus profonds que le Plongeon catmarin et, comme tous les plongeons, ils se nourrissent principalement de poissons et d'invertébrés aquatiques.
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Nous en arrivons maintenant à notre Plongeon catmarin
Nous en arrivons maintenant à notre Plongeon catmarin, le seul et l'unique ! Et quand je dis "notre", c'est en tant que Canadien. On estime que 94 % de la population mondiale de plongeons huards se reproduit au Canada, dont 70 % en Ontario et au Québec. Il est clairement de notre responsabilité de nous occuper d'eux. Comme beaucoup d'oiseaux migrateurs, ils ne sont pas obligés de rester au Canada toute l'année. La plupart des plongeons huards ont quitté leurs lacs de reproduction à la fin du mois d'octobre et n'y reviennent qu'à la fin du mois d'avril. L'augmentation du mercure dans nos lacs, les marées noires, les pluies acides, le botulisme, les pratiques de pêche commerciale et les modifications de l'habitat ont tous un impact sur les populations de plongeons au Canada.
La meilleure façon de décrire notre quatrième espèce de plongeon, le plongeon à bec jaune, est de dire qu'il s'agit d'un plongeon commun avec un bec jaune. Le Plongeon à bec jaune se reproduit dans les grands lacs du centre et de l'ouest de l'Arctique nord-américain, généralement au nord de l'aire de répartition du Plongeon catmarin. Il hiverne dans le nord-ouest de l'océan Pacifique. Le plongeon à bec jaune a la plus petite population des cinq espèces de plongeons et, en raison de son aire de répartition septentrionale, il est probablement l'espèce la moins touchée par l'activité humaine.
Toutes les espèces de plongeons pondent un ou deux œufs dans un nid situé au bord de l'eau ou très près de celle-ci. Les deux parents couvent les œufs pendant 24 à 30 jours, selon l'espèce, et s'occupent des jeunes. Les petits du Plongeon catmarin peuvent quitter leur lac natal dès l'âge de six semaines, mais il faut attendre 12 à 13 semaines avant que les petits du Plongeon catmarin ne quittent leur lac de naissance ; cela se produit une semaine ou deux après que leurs parents sont déjà partis sans eux vers les zones d'hivernage.
Vous voulez aider un plongeon ?
Depuis 1981, Études d'Oiseaux Canada coordonne l'Enquête sur le Plongeon huard des lacs canadiens afin de suivre le succès de la reproduction du Plongeon huard en surveillant l'éclosion et la survie des poussins.
Les scientifiques citoyens, les propriétaires de chalets, les pêcheurs, les ornithologues et les amoureux des huards de tous âges peuvent participer en vérifiant leur "lac aux huards" préféré trois fois au cours de l'été : une visite en juin pour voir si les huards sont sur le territoire, une autre en juillet pour voir s'il y a des poussins, et une dernière en août pour voir si les jeunes sont sur le point de s'envoler.
Les participants ne se contenteront pas d'aider les huards, ils seront également les gardiens de leurs lacs et lieux de pêche préférés. Les résultats proviennent de tout le pays et, combinés, ils jouent un rôle essentiel dans la compréhension de l'impact de l'activité humaine sur la santé de nos huards et de nos lacs.
Mark Peck
Mark Peck est directeur de la galerie Schad de la biodiversité au Musée royal de l'Ontario.