Des œuvres inédites de l’artiste cri de renommée internationale Kent Monkman présentées au ROM dès octobre

Musée royal de l'Ontario Michael Lee-Chin Crystal. Entrée de la rue Bloor.

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Communiqué de presse

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Un dialogue d’exception avec des œuvres du ROM

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TORONTO, le 21 septembre 2022 – L’exposition Être légendaire consacrée au célèbre artiste cri Kent Monkman sera présentée au ROM (Musée royal de l’Ontario) du 8 octobre 2022 au 19 mars 2023. Fruit d’années de travail, les œuvres inédites de Monkman se veulent une réponse aux artéfacts et spécimens d’histoire naturelle dans les collections du ROM. Mettant à contribution des objets du ROM, ses peintures et d’autres œuvres, Monkman réinterprète l’histoire au prisme d’un regard cri, s’interrogeant sur le rôle des musées et soulevant des questions fondamentales sur la présentation des collections au 21e siècle.

Être légendaire réunit 35 tableaux, dont la majorité ont été créés expressément pour l’exposition, ainsi que des sculptures et des œuvres sur papier réalisées par l’artiste. Monkman a travaillé en collaboration avec le ROM pour établir un dialogue entre ses œuvres et des objets judicieusement choisis dans les collections du Musée – allant des fossiles de dinosaures aux mocassins minutieusement perlés. S’en remettant à Miss Chief Eagle Testickle, son alter ego métamorphe au genre fluide, Monkman utilise son vocabulaire pictural et le texte à la première personne de Miss Chief écrit par Gisèle Gordon sa corédactrice de longue date, pour présenter un récit unique qui remet en question la primauté de la perspective occidentale de l’histoire. 

« J’ai à cœur de sensibiliser le public à l’incroyable profondeur et richesse de la vie autochtone sur l’île de la Tortue. Les populations autochtones occupent ces terres depuis beaucoup plus longtemps que la science occidentale ne l’a laissé croire, affirme Kent Monkman. Les traces encore tangibles laissées par la période coloniale sont une anomalie passagère dans la vaste chronologie d’une très riche existence. Je tiens à souligner le pouvoir des Autochtones qui ont su conserver nombre de nos systèmes de cultures, d’histoires et de savoirs et à rendre hommage à tous ceux et celles qui s’emploient à redonner vie à nos langues et à nos pratiques culturelles sur l’île de la Tortue. Nos histoires et nos œuvres d’art sont autant de moyens de transmettre nos savoirs et de les renouveler. »

« Tout comme Monkman, l’exposition Être légendaire a de multiples facettes, déclare Josh Basseches, directeur général du ROM. Oscillant entre la douleur et la joie, elle réussit à composer avec le traumatisme durable du colonialisme, tout en célébrant la beauté et la pérennité de la culture crie et des autres cultures autochtones. »

Dans le cadre de cette exposition majeure, Kent Monkman dresse un constat pertinent du passé colonial et des narrations muséales et historiques traditionnelles. Être légendaire développe des visions du monde cries qui existaient depuis des millénaires avant la période coloniale, et fait valoir l’incroyable résilience des gardiens du savoir, des militants, des spécialistes et des artistes qui éclairent la voie de l’avenir. L’exposition met les institutions au défi d’adopter une nouvelle façon de penser qui laisse place aux voix autochtones en matière de toutes choses autochtones.

« L’exposition Être légendaire est une perturbation saisissante du vocabulaire muséologique traditionnel, affirme Silvia Forni (Ph. D.), co-commissaire de l’exposition et conservatrice principale des arts et cultures de l’Afrique dans sa totalité. Guidés par la sagesse de Miss Chief Eagle Testickle, l’alter ego artistique de Monkman, nous sommes invité.e.s à réfléchir à la perpétuation et à l’interdépendance de l’histoire ancienne et récente. Les œuvres à mutiples facettes et les récits percutants de l’artiste témoignent de la pertinence et de la vision soutenues du savoir autochtone ancestral. »

« Monkman propose une perspective nouvelle et fondamentale sur les musées encyclopédiques et le colonialisme allochtone en général. Cette exposition révèle les effets durables du colonialisme qui influent toujours sur le monde dans lequel nous vivons et travaillons, tout en nous fournissant des renseignements précieux sur le savoir et la persévérance cris, affirme Craig Cipolla, co-commissaire de l’exposition et professeur adjoint d’anthropologie à l’Université Tufts.   

L’exposition propose aux visiteurs un voyage depuis les débuts de la vie dans le cosmos jusqu’à aujourd’hui, montrant que la présence autochtone sur l’île de la Tortue remonte à des milliers d’années plus tôt que le prétendent les théories allochtones. Dans ces tableaux, Monkman fait référence à la cosmologie et aux êtres légendaires cris avec l’humour particulier et la licence artistique qu’on lui connaît. Il réinterprète l’histoire de l’île de la Tortue à travers le récit de Miss Chief et des êtres légendaires cris, remettant en question la version coloniale de l’histoire au prisme d’un regard cri et du récit à la première personne de Miss Chief.

Si les interruptions du savoir à travers la violence coloniale comme le confinement des enfants dans les pensionnats ont leur place dans l’exposition, l’accent est mis sur la transmission de la sagesse, de la langue et de la culture. Juxtaposés à des fossiles, des os et une météorite dans la collection du ROM, les magnifiques peintures de Monkman servent de mise en contexte. Le tableau Nous sommes poussière d’étoiles illustre l’origine de Miss Chief : née de la poussière d’étoiles, elle plonge allègrement vers la terre, qui plus est avec des chaussures à talon aiguille, laissant une traînée de gaz cosmique rose vif au-dessus du halo vert émeraude de l’aurore boréale.

Le magnifique tableau intitulé La constellation des savoirs illustre la richesse du savoir cri et comment, depuis la nuit des temps, les sciences et les savoirs cris sont inextricablement liés à la terre et sont porteurs d’histoires, de chants et d’œuvres d’art. D’autres œuvres rendent hommage aux enfants autochtones, à leurs façons d’apprendre et leurs savoirs avant le contact, et à celles et ceux qui ont été emmené.e.s de force dans des pensionnats. L’exposition prend fin sur une note prometteuse avec des portraits de leaders, de militant.e.s, de protecteurs et protrectrices d’eau, et de gardien.ne.s du savoir.

L’exposition s’accompagne d’un catalogue richement illustré publié par l’Institut de l’art canadien (disponible à compter du mois de décembre). Le catalogue réunit des entrevues et des essais d’auteur.e.s et de spécialistes autochtones dont Wilfred Buck, Keith Goulet, Paulette Steeves et Luana Harper-Shirt.

L’accès à l’exposition Kent Monkman : Être légendaire est inclus dans le prix d’entrée au ROM. L’exposition s’accompagnera de programmes publics (détails à venir).

Kent Monkman

Né en 1965, Kent Monkman est un artiste cri multidisciplinaire connu pour ses interventions provocantes dans l’histoire de l’art occidental et américain. Membre de la Nation crie de Fisher River du territoire couvert par le Traité numéro 5 (Manitoba), il vit et travaille dans le territoire du « bol à une seule cuillère » (Toronto, Canada).

Peinture, cinéma, performance et installation sont autant de techniques utilisées par Monkman pour traiter de la colonisation, la sexualité, la perte et la résilience – les complexités des expériences autochtones anciennes et contemporaines. Miss Chief Eagle Testickle, l’alter ego de Monkman au genre fluide, apparaît souvent dans son œuvre sous les traits d’un être surnaturel et métamorphe qui voyage dans le temps et qui inverse le regard colonial, contestant les idées reçues sur l’histoire et les Autochtones.

Les peintures et les installations de Monkman ont été présentées récemment au Metropolitan Museum of Art, au Musée des beaux-arts du Canada, à la Hayward Gallery, au Philbrook Museum of Art et au Palais de Tokyo, pour ne citer que ces institutions

   Cette exposition a bénéficié du soutien financier du Fonds pour les manifestations culturelles de l’Ontario un programme du gouvernement de l’Ontario par l’entremise du ministère du Tourisme, de a Culture et du Sport administré par le Fonds pour les manifestations culturelles de l’Ontario.

Avec le soutien additionnel de la Fondation Phyllis Lambert.

   Cette exposition bénéficie du soutien généreux du Cercle royal des expositions.

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Légende : Kent Monkman, Combat entre les piyêsiwak et les misipisiwak, 2022, acrylique sur toile, 129,5 x 183 cm. Reproduit avec l’aimable autorisation de l’artiste.

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Le ROM
Ouvert en 1914, le Musée royal de l’Ontario (ROM) met en valeur les arts, la culture et la nature du monde entier au fil des siècles. Les collections du ROM réunissent plus de 13 millions d’objets, des momies égyptiennes aux sculptures contemporaines en passant par les météorites et les dinosaures. Le ROM est le musée plus visité au Canada et l’une des dix institutions culturelles les plus réputées d’Amérique du Nord. Principal centre de recherche sur le terrain au pays et chef de file mondial pour ses découvertes originales, le ROM joue un rôle essentiel dans notre appréciation des arts, de la culture et de la nature. Le Musée, qui allie l’architecture de l’édifice historique et le style dynamique du Cristal Michael Lee-Chin, constitue à la fois un monument emblématique et une destination culturelle internationale.


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