Un nouveau dinosaure à cornes spectaculaire illustre l’évolution des cornes nasales dans la famille de Triceratops

Musée royal de l'Ontario Michael Lee-Chin Crystal. Entrée de la rue Bloor.

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Reconstitution de Wendiceratops pinhornensis. Image : Danielle Dufault

Toronto, le 8 juillet. Les scientifiques ont découvert une nouvelle espèce spectaculaire de dinosaure à cornes (cératopsien) à la lumière des fossiles exhumés dans un gisement d’ossements du sud de l’Alberta. Wendiceratops pinhornensis mesurait environ 6 mètres de long et pesait plus d’une tonne. Il a vécu il y a approximativement 79 millions d’années, ce qui en fait l’un des plus vieux membres connus de la famille de grands dinosaures à cornes (cératopsidés) dont l’espèce la plus illustre est Triceratops. On peut consulter en ligne l’article décrivant cette nouvelle espèce dans la revue en libre accès PLOS ONE : http://dx.plos.org/10.1371/journal.pone.0130007.

Article, images et vidéo : https://www.dropbox.com/sh/7m5c51zd9n8kwwy/AABQzaTkV1ennXE-Qx9-VknLa?dl=0

On s’est fait une idée de ce nouveau dinosaure, baptisé Wendiceratops pinhornensis, en étudiant plus de 200 os provenant d’au moins quatre individus (trois adultes et un juvénile) et trouvés dans un gisement d’ossements de la formation d’Oldman dans le sud de l’Alberta, près de la frontière du Montana, aux États-Unis. Cet herbivore tranchait les plantes basses de son bec de perroquet et les broyait avec ses douzaines de dents en forme de feuilles. Sa tête était extrêmement ornée, surtout pour un dinosaure à cornes primitif. Il se distingue par les crochets recourbés vers l’avant qui entourent sa large collerette en forme de bouclier à l’arrière de son crâne. Cette trouvaille récente compte parmi les découvertes les plus spectaculaires de ce groupe de dinosaures à cornes.  

« Wendiceratops nous aide à comprendre les débuts de l’évolution de l’ornementation crânienne chez ce célèbre groupe de dinosaures caractérisés par les cornes qu’ils ont sur la tête, déclare David Evans, titulaire de la Chaire Temerty, conservateur de la paléontologie des vertébrés au Musée royal de l’Ontario de Toronto et coauteur de l’étude. La large collerette de Wendiceratops est bordée de plusieurs cornes recourbées, son nez est surmonté d’une grande corne droite et il avait sans doute des cornes au-dessus des yeux. Ces protubérances et ces cornes en font l’un des dinosaures à cornes les plus spectaculaires qu’on ait jamais trouvés. »

Sa caractéristique la plus intéressante est sa corne nasale. Même si les paléontologues ne connaissent pas la forme exacte de son os nasal, car ils ont dû se le représenter à partir de spécimens fragmentaires, il est clair que cet os soutenait sur le nez une saillie osseuse droite et proéminente. C’est la première fois qu’on rencontre une longue corne nasale chez un cératopsien primitif. Non seulement ces fossiles expliquent-ils l’évolution de la corne nasale, mais la recherche laisse également croire qu’une grande corne nasale conique est apparue au moins deux fois chez les dinosaures à cornes : chez les centrosaurinés (dinosaures à collerette courte qui comprend Wendiceratops) et aussi chez les chasmosaurinés à collerette longue (dont Triceratops). On croit généralement que la corne nasale est typique des cératopsidés et que leur ancêtre commun en était pourvu.

« Abstraction faite de sa collerette bizarre entourée de crochets, Wendiceratops possède une corne unique en son genre, à mi-chemin entre les cornes courtes et arrondies des premiers dinosaures à cornes et les longues cornes de Styracosaurus et de ses parents, ajoute Michael Ryan, conservateur de la paléontologie des vertébrés au Muséum d’histoire naturelle de Cleveland et coauteur de l’étude. Deux Wendiceratops mâles auraient pu croiser leurs cornes pour protéger ou agrandir leur territoire ou se disputer les femelles. »

L’identification de Wendiceratops a permis de révéler la grande diversité des cératopsiens, probablement causée par leur  radiation évolutive. Elle aide aussi à documenter la transformation rapide des taxons de cératopsiens dès le début de leur évolution, parallèlement à un certain degré de différenciation des niches écologiques.

Le nom Wendiceratops (Wendi + ceratops) veut dire « Wendy – visage cornu ». Il a été donné en l’honneur de la célèbre chasseuse de fossiles albertaine Wendy Sloboda, qui a découvert le site de ce dinosaure en 2010, ainsi que des certaines de fossiles importants depuis une trentaine d’années, dont plusieurs espèces nouvelles. « Wendy Sloboda devine instinctivement où se trouvent les fossiles importants. Elle est sans doute l’un des meilleurs chasseurs de dinosaures au monde », commente David Evans.

Ce dinosaure est la toute dernière des découvertes faites par David Evans et Michael Ryan dans le cadre du Projet des dinosaures du sud de l’Alberta, qui a pour but d’enrichir nos connaissances sur les dinosaures nord-américains du Crétacé supérieur et d’étudier leur évolution. Les paléontologues étudient certaines des roches les plus anciennes dans lesquelles on retrouve des gîtes de dinosaures en Alberta et dans l’État américain voisin, le Montana, aux roches datant de la même époque. Vous pouvez désormais admirer le squelette grandeur nature de Wendiceratops dans l’exposition qui lui est consacrée au Musée royal de l’Ontario à Toronto. Les fouilles ont fait l’objet du documentaire Dino Hunt Canada du HISTORY Channel.

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Article : David C. Evans et Michael J. Ryan, « Cranial Anatomy of Wendiceratops pinhornensis gen. et sp. nov., A Centrosaurine Ceratopsid from the Oldman Formation (Campanian), Alberta, Canada, and the Evolution of Ceratopsid Nasal Ornementation ». PLOS ONE http://dx.plos.org/10.1371/journal.pone.0130007

 

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