Un siècle plus tard, le Musée royal de l’Ontario réunit deux portraits funéraires d’Égypte romaine

Musée royal de l'Ontario Michael Lee-Chin Crystal. Entrée de la rue Bloor.

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Communiqué de presse

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TORONTO, le 28 février 2019 — Le Musée royal de l’Ontario (ROM) a réuni deux portraits du Fayoum exceptionnellement bien conservés qui avaient été séparés depuis plus d’un siècle. Ces peintures funéraires seront toutes deux exposées au ROM dès le 18 mai 2019 dans la Galerie Eaton de Rome. Elles ont été acquises chez Sotheby’s en 1912 par Charles T. Currelly, l’un des fondateurs du ROM. L’une d’elles était demeurée au ROM, tandis que l’autre était partie au Musée des beaux-arts du Canada.

« La réunion de ces deux portraits du Fayoum est un événement extraordinaire pour le Musée et ses visiteurs, déclare Josh Basseches, directeur général du ROM. Ces œuvres éblouissantes nous interpellent à travers les âges et nous donnent un rare aperçu de la tradition ancestrale et vivante des portraits en Égypte romaine. Cette nouvelle peinture qui s’ajoutera à la magnifique collection de la Galerie Eaton de Rome valait bien la peine qu’on l’attende. »

Deux portraits de femmes peints sur du bois. Elles portent de beaux vêtements et des bijoux au cou et aux oreilles.

Les portraits du Fayoum, placés sur le visage des momies de l’Égypte romaine, revêtent une grande importance dans le contexte de l’histoire de l’art puisqu’ils sont parmi les portraits les plus anciens et les plus raffinés. Certains d’entre eux sont extraordinairement bien préservés et sont une source d’information inestimable sur les traditions égyptiennes, grecques et romaines. Ces peintures spectaculaires font revivre les hommes, les femmes et les enfants qui ont vécu en Égypte il y a plus de 1 700 ans.

Après avoir acheté les deux portraits aux enchères à Londres, Charles T. Currelly, le premier directeur de l’archéologie au Musée, a vendu l’un d’eux au Musée des beaux-arts du Canada la même année. Maintenant, plus d’un siècle plus tard et grâce au soutien généreux du Fonds de dotation Mona Campbell et du Fonds fiduciaire de bienfaisance Louise Hawley Stone, ces deux peintures sont enfin réunies.

« Environ mille portraits du Fayoum sont parvenus jusqu’à notre époque, mais malheureusement, beaucoup sont endommagés ou fragmentaires, explique Paul Denis, conservateur adjoint (Grèce, Étrurie, Rome et Byzance). Ces magnifiques peintures, qui furent autrefois en possession de Charles Currelly, sont des artéfacts qui nous permettent littéralement de “voir” l’Égypte romaine. »

En l’an 30 avant notre ère, l’Égypte devient une province romaine après la défaite infligée à Marc-Antoine et Cléopâtre lors de la bataille d’Actium par celui qui prendrait le nom d’Auguste, premier empereur de Rome. Nombre de Romains s’installent ensuite en Égypte et adoptent les coutumes funéraires locales, dont l’embaumement. Ils inaugurent aussi une nouvelle tradition, soit d’insérer des portraits peints dans les bandelettes des momies.

Ces portraits remplacent les masques traditionnels en trois dimensions et permettent d’identifier les défunts. Ils sont peints à la cire ou à la détrempe sur des panneaux de bois ou des linceuls en tissu durant la période romaine en Égypte, d’environ 20 de notre ère à l’an 300.

Les « portraits du Fayoum » sont nommés d’après la région où ils ont été découverts, mais on en a depuis trouvé ailleurs en Égypte, notamment à Saqqarah, Thèbes, Antinnoupolis (Antinoé) et Akhmîm. Aucune autre région de l’Empire romain ne nous a légué autant de portraits.

Ce type de peintures nous était inconnu jusqu’en 1887, lorsque des fermiers en découvrirent un grand nombre à er-Rubayat, dans la région du Fayoum. Theodor von Graf, un antiquaire viennois, les acheta et monta une série d’expositions à Berlin, Munich, Paris, Bruxelles, Londres et New York, ce qui leur donna une grande notoriété auprès du public de l’époque. En 1888, l’archéologue et égyptologue britannique Sir Flinders Petrie découvrit 81 portraits supplémentaires à Hawara, un cimetière de la Rome antique se trouvant lui aussi dans le Fayoum. C’est lui aussi qui trouva la paire de peintures du ROM sur deux sites différents : l’une à Hawara et la seconde dans un autre site funéraire du Fayoum.

Les deux portraits seront exposés dans la Galerie Eaton de Rome à partir du 18 mai 2019.

Conférence Le ROM branché :
Visages éternels : Les portraits funéraires d’Égypte romaine du ROM
18 mai 2019

Le 18 mai 2019, venez célébrer la Journée internationale des musées en compagnie de Paul Denis, conservateur adjoint (Grèce, Étrurie, Rome et Byzance) au ROM. Il replacera les portraits funéraires du Fayoum du Musée dans leur contexte historique et retracera leur long périple de cette région égyptienne jusqu’à Toronto, sans omettre leurs autres arrêts. Il fera la lumière sur le parcours tortueux qu’ont suivi ces objets uniques, incluant leur découverte, leur achat, leur séparation et leur réunion au ROM.
En savoir plus.

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