Une fresque féline à découvrir en famille !
TORONTO, le 9 avril 2024 – Des prédateurs féroces munis de griffes rétractables tranchantes comme un rasoir envahissent le Musée royal de l’Ontario (ROM). Le chat domestique (Felis silvestris catus) fait lui aussi partie de l’exposition Chat sauvages qui sera présentée au ROM du 15 juin au 20 octobre 2024. Consacrée aux 38 espèces de félins vivant sur Terre, l’exposition permettra au public de découvrir leur étonnante diversité, leur talent de chasseur, leur agilité, leur rôle dans l’art et la culture, ainsi que les menaces qui pèsent sur leurs conditions de survie. Chats sauvages est une exposition conçue par le Muséum national d'Histoire naturelle de France. À Toronto, l’exposition a été adaptée et rehaussée de magnifiques objets culturels provenant des collections du ROM.
L’exposition se veut un panorama de l’extraordinaire diversité des félins, y compris des espèces moins connues comme le minuscule guigna ou kodkod (Leopardus guigna) d’Amérique du Sud et le chat pêcheur (Prionailurus viverrinus) d’Asie du Sud. Les félins utilisent leurs sens aiguisés pour traquer, attraper puis mettre à mort leurs proies. Outre leurs qualités naturelles, l’exposition met en lumière les relations que les félins ont développées avec les humains à travers les époques, inspirant mythes et légendes, et s’insérant dans la culture contemporaine. Du contenu multimédia et des activités interactives bonifient l’exploration de l’univers fascinant et féroce des félidés.
« Animaux de compagnie ou créatures mythiques, les félins jouent un rôle de premier plan dans la culture, l’imaginaire collectif et la vie de tous les jours, affirme Josh Basseches, directeur général du ROM. La diversité des naturalisations, les expériences numériques et les objets d’art et de culture proposés dans l’exposition en sont autant de témoignages éloquents. »
L’exposition se penche aussi sur les légendes entourant le smilodon préhistorique, le lion d’Afrique et le jaguar d’Amérique du Sud. Le visiteur aura également l’occasion de se renseigner sur les chats sauvages de l’Ontario : le lynx roux (Lynx rufus), le lynx du Canada (Lynx canadensis) et peut-être même le cougar (Puma concolor) aperçu à de rares occasions dans l’est du Canada.
« Aussi mignon et adorable que soit mon chat Purball, je peux voir la nature sauvage qui I’associe aux milliers d’années d’évolution commune avec d’autres espèces félines, affirme Kevin Seymour, commissaire de l’exposition au ROM. Malgré ses ronronnements sonores, son habitude de se frotter contre les jambes et sa prédilection pour la sieste, il suffit qu’un écureuil passe devant ma fenêtre pour qu’il se montre aussi féroce qu’un lion pourchassant une gazelle. »
Bien qu’ils se fassent discrets dans la jungle ou la forêt boréale, les félins jouent un rôle de premier plan en tant que symboles de la royauté ou incarnations de divinités. La présentation au ROM réunit des œuvres d’art et des objets culturels dans lesquels les félins symbolisent prospérité, bonheur, indépendance, renaissance, mystère et pouvoir.
Aperçu des objets culturels des collections du ROM illustrant les relations étroites entre les humains et les félins qui figurent dans l’exposition :
- Véhicules de prières, de vœux et de remerciements à Bastet, la déesse chatte, les momies de chat revêtent un caractère religieux en Égypte.
- En Asie du Sud, les félins symbolisent la force et le courage, dont la figure du Boddhisattva Manjushri sur un lion (région du Tibet), et la figure de Narasimha (Himachal Pradesh, Inde), le dieu hindou Vishnou qui se présente comme un être mi-homme mi-lion.
- Deux vases attiques représentent Hercule. L’un le montre affrontant le lion de Némée. L’autre le montre vêtu de la peau du lion pour lui donner la force d’accomplir ses autres travaux. La peau de lion devient alors un symbole de courage, de victoire et de pouvoir.
- Sous la dynastie Qing, les hauts gradés portent des insignes militaires sur lesquels un félin identifie leur rang.
- Un bouclier à quatre lions de la dynastie Qadjar en Iran illustre la sagesse du prophète Mahomet et la bravoure d’Ali, imam chiite.
Des activités interactives, des vidéos, des cartels numériques et des projections grand format contribuent à prêter vie à l’univers des félins. Les visiteurs auront l’occasion de voir des félins chasser, dormir, bondir et enseigner des méthodes de survie à leurs petits. L’exposition examine des félins de différentes régions du monde, l’exploitation des grands fauves par les humains et les menaces qui pèsent sur toutes les espèces vivant sur Terre.
La survie de nombreuses espèces de chat sauvage est préoccupante, plusieurs d’entre elles étant menacées de disparition. La destruction de leurs habitats, la chasse, le braconnage et les conflits avec les éleveurs présentent de réelles menaces. Dans les années 1800 et 1900, les chats sauvages ont fait l’objet d’une chasse intensive. En Asie du Sud, le tigre a disparu de 95 % de son aire de répartition. Bien que la majorité des espèces soient protégées par des conventions internationales, le problème du braconnage et de la destruction des habitats demeure entier.
Les Membres seront les premiers à découvrir l’exposition Chats sauvages dans le cadre des avant-premières du vendredi 14 et samedi 15 juin de 10 h à midi.
Faits félins
- Le lynx du Canada (Lynx canadensis) chasse surtout le lièvre d’Amérique (Lepus americanus), tandis que le lynx roux (Lynx rufus) se nourrit de diverses proies et dépend donc moins des cycles de population du lièvre d’Amérique.
- Le cougar (Puma concolor), également appelé puma, lion de montagne et panthère, fait partie de la Liste des espèces à risque en Ontario. Son territoire s’étend du Canada jusqu’au sud de l’Argentine.
- Le smilodon (Smilodon fatalis), aussi appelé tigre à dents de sabre, a habité les terres que nous appelons Canada et une grande partie des Amériques il y 2,5 millions d’années jusqu’à sa disparition il y a 11 000 ans.