Drapée dans son identité noire

Installation d'œuvres d'art dans la galerie.

Date

Fermé jan 31, 2015 au nov 1, 2015

À propos

Drapée dans son identité noire de l’artiste vancouvéroise Karin Jones est la première installation d’art contemporain présentée dans le cadre du projet L’Afrique. Cette installation contextuelle est le fruit d’un appel public aux artistes pour qu’ils réfléchissent à la position et aux représentations des Afro-Canadiens dans les récits anciens et modernes de notre pays, qui dialoguent ainsi avec les collections de la Galerie Sigmund Samuel du Canada. La magnifique pièce de Jones, une robe de deuil victorienne en cheveux synthétiques, évoque la complexité de l’identité africaine, façonnée par l’impérialisme, l’esclavage et l’aliénation.

Projet multiplateforme de trois ans, L’Afrique renforce la présence de thèmes, récits et artistes de l’Afrique et de la diaspora africaine dans la programmation du ROM. L’Afrique remet aussi en question les représentations monolithiques de l’Afrique et de sa diaspora. Grâce à ses perspectives variées, ce projet initie le public aux expressions culturelles et artistiques de l’Afrique et de la diaspora, hier et aujourd’hui. En s’appuyant sur le passé, il fait appel au présent pour ouvrir des espaces de dialogue susceptibles de façonner l’avenir.

Points saillants

DÉCLARATION DE L'ARTISTE

Pour moi, la robe de deuil victorienne est un symbole de tristesse, de "haute" culture, de l'Empire britannique et de l'imposition de normes de beauté féminine.

J'en ai réalisé une en "cheveux" africains - en réalité un matériau synthétique créé spécifiquement pour être utilisé dans les techniques de tressage de style africain. L'œuvre souligne que les coiffures africaines sont un artisanat aussi raffiné que n'importe quel art décoratif produit en Europe. Elle fait allusion au travail invisible des milliers d'Africains qui ont contribué à la richesse de l'Empire britannique. Elle fait également référence à l'histoire de Sarah Baartman, une femme africaine dont la silhouette a contribué à façonner la mode européenne du XIXe siècle.

La robe émerge d'un lit de balles de coton et de cheveux africains, une figure mythique née des forces interculturelles du colonialisme, du commerce et de l'esclavage.

Je porte mon identité afro-canadienne comme une femme de l'époque victorienne aurait porté ce type de robe : fièrement, mais inconfortablement, façonnée et aussi contrainte par elle.

--Karin Jones