Trésors d'un royaume du désert
Les arts de la cour de Jodhpur, en Inde
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À propos
Découvrez de magnifiques pièces provenant de la cour de Jodhpur, au Rajasthan, cet État princier qui fut l’un des plus grands en Inde
Des bijoux éblouissants, des tentes et des dais somptueux, des peintures aux couleurs éclatantes et des arts décoratifs fastueux racontent de multiples histoires : la royauté, les alliances, le rôle des femmes et la vie de cour. Accumulés pendant près de quatre siècles, ces trésors reflètent l’histoire et l’héritage artistique des Rathores, cette dynastie héréditaire qui est l’une des plus anciennes du monde et qui a continué de régner sur son royaume en plein désert jusqu’à l’indépendance de l’Inde en 1947.
L’exposition Trésors d’un royaume du désert présente des œuvres magistrales tirées de la collection de l’ancienne famille royale de Jodhpur et n’ayant pour la plupart jamais quitté le palais auparavant. Ces objets spectaculaires révèlent le passé complexe de l’Inde et lèvent le voile sur une société cosmopolite reposant sur un délicat mélange d’influences locales et extérieures, de tradition et de modernité.
Visite audio descriptive
Bienvenue à l’exposition Trésors d’un royaume du désert : Les arts de la cour de Jodhpur. Je suis Mme Deepali Dewan, conservatrice Dan Mishra des arts et des cultures de l’Asie du Sud au Musée royal de l’Ontario. Ensemble, nous allons découvrir l’histoire riche et fascinante du Marwar, un ancien royaume qui fut l’un des plus grands de l’Inde, et sa capitale Jodhpur. Ce royaume était situé dans l’actuel Rajasthan, dans le nord-ouest de l’Inde. Jodhpur demeure toujours une ville florissante.
Des bijoux éblouissants, des tentes et dais richement décorés, des peintures aux couleurs éclatantes et de somptueux arts décoratifs vous emmèneront dans un autre monde. Ils livrent des histoires fascinantes sur la royauté, les alliances stratégiques, la vie de cour et les rôles des hommes et des femmes. Ils font aussi apparaître une société cosmopolite qui repose sur un équilibre délicat entre tradition et modernité. Recueillis pendant près de quatre siècles, ces trésors reflètent l’histoire des Rathores, une dynastie qui a régné sur son royaume en plein désert jusqu’à l’indépendance de l’Inde en 1947. Aujourd’hui, les Rathores sont représentés par Gaj Singh II, le 38e maharaja de la dynastie. Lui et sa famille veillent au riche patrimoine culturel de la ville de Jodhpur.
Cette exposition propose une expérience unique car la plupart des trésors proviennent de Jodhpur et non de collections muséales occidentales. Un grand nombre d’œuvres d’art et d’objets n’ont jamais quitté Jodhpur.
Trésors d’un royaume du désert raconte l’histoire d’un royaume dynamique, cosmopolite et puissant qui plaçait les arts et la culture au cœur de sa vocation. Bien qu’étant en plein désert, Jodhpur a su prospérer en raison de ses alliances stratégiques, de l’ouverture de ses frontières et de sa culture diversifiée. Ce sont là des enseignements qui sont toujours d’actualité.
Cette exposition thématique réunit 250 objets de la collection des Rathores. Prenez le temps d’admirer les photos du fort de Mehrangarh et le soleil radieux de Jodhpur en vous rendant à notre premier arrêt.
Arrêt no 1 : À la rencontre des Rathores
La première section de l’exposition vous fait rencontrer les Rathores, un clan rajput. Les Rajputs, ou fils de rois, constituent une classe hindoue héréditaire de guerriers dite kshatriya. La lignée remonte au 8e siècle et en est à la 38e génération, ce qui en fait l’une des dynasties régnantes les plus anciennes au monde.
Au 12e siècle, les Rathores quittent l’Inde du Nord et migrent vers l’ouest, s’installant dans la région désertique du Marwar, au Rajasthan. Ils y fondent la cité de Jodhpur, où ils construisent leur citadelle, le fort de Mehrangarh, aussi appelé fort du Soleil. Une époustouflante vidéo de drone montre la forteresse en grès rouge qui s’élève à 122 mètres au-dessus de la ville. Mehrangarh est aujourd’hui un musée qui abrite la plupart des objets réunis dans l’exposition.
Les arts et la culture jouent un rôle important chez les Rathores et servent à illustrer les attributs de la royauté. Notre premier arrêt est le grand palanquin ou mahadol, au milieu. Ce palanquin est un trophée de guerre rapporté à Jodhpur après une victoire au Gujarat, un territoire voisin. Symbole de prestige, il servait au transport de la royauté rathore lors des processions accompagnant, par exemple, les fêtes et les mariages. Il était porté par 12 serviteurs.
Ce palanquin en bois doré se distingue par l’arrondi élégant du toit et l’arc cintré des portes et des fenêtres qui rappellent l’architecture moghole et rajpute des 17e et 18e siècles. Les petits crochets en bordure servaient à suspendre des rideaux pour préserver l’intimité des occupants. Les brancards sont recouverts de tissu rouge.
Cette section réunit des portraits de différents souverains de Jodhpur présentés sous les traits du roi idéal. On découvre tour à tour l’administrateur avisé en compagnie des nobles de la cour, le grand amateur d’art examinant des bijoux, le chasseur intrépide aux talents de guerrier et le roi pieux faisant une offrande à sa divinité tutélaire.
Arrêt no 2 : La conclusion d’alliances stratégiques
Cette section de l’exposition est consacrée aux alliances stratégiques. Les Rathores conservent leur pouvoir et leur indépendance grâce aux alliances qu’ils réussissent à conclure. C’est avec les Moghols, qui dominent l’Inde du nord de 1526 à 1857, qu’ils forment l’alliance la plus solide. Ces liens expliquent la pluralité d’objets, d’idées et d’esthétiques qui trouvent leur place à la cour de Jodhpur, malgré son éloignement.
Arrêtons-nous maintenant devant Lal Dera, c’est-à-dire la tente rouge. Cette tente moghole est la plus ancienne à être parvenue jusqu’à nous. La paroi arrière, ou kanat, et le dais, ou chhatbandi, datent de la fin du 17e siècle. La provenance de cette tente reste à déterminer. Selon certains, le maharaja Jaswant Singh Ier, qui régna de 1638 à 1678, l’aurait rapportée à Jodhpur comme butin de guerre après avoir vaincu les Moghols.
Conçues pour rivaliser avec la splendeur des résidences royales, les tentes d’apparat servent à loger le souverain lors de ses déplacements. Cette tente est spacieuse : chaque panneau mesure 7 mètres et 4 mètres de haut. Un des côtés est fermé par une paroi, tandis que les trois autres sont cintrés et laissent voir l’intérieur de la tente. La tente en velours de soie rouge est ornée de fleurs brodées de fils d’or, une combinaison associée à la royauté moghole. Au milieu de la tente, le tapis d’été moghol date de la fin du 17e ou au début du 18e siècle. Il est orné d’un semis de fleurs entrelacées de vignes délicates. Imaginez les rencontres qui ont eu lieu dans cette tente.
Utilisez une des tablettes mises à votre disposition pour vivre une expérience en réalité augmentée en compagnie de personnages figurant dans une peinture de la collection du Musée. Vous assisterez à la rencontre d’un empereur moghol, placé au centre, et de son entourage.
Arrêt no 3 : Les présents diplomatiques
Cette parure de turban appelée sarpech compte parmi les premiers objets qui symbolisent les alliances stratégiques que vous verrez dans cette section consacrée aux présents diplomatiques. Ces nombreux objets précieux et sertis de pierres font partie du trousseau de la jeune mariée à son arrivée à la cour ou sont offerts en cadeau, ou khilat, lors de cérémonies diplomatiques. Les Moghols ont l’habitude de faire des cadeaux à la haute noblesse à laquelle appartiennent les Rathores en guise de faveur impériale. Plus que des emblèmes d’honneur et de rang, ces présents invitent les personnes qui les reçoivent à s’identifier à l’empire. Ici, la présentation des objets et l’éclairage ont été pensés pour mettre en valeur le savoir-faire hors du commun des joailliers. On a l’impression de se trouver dans une bijouterie de luxe. De magnifiques bijoux, des objets associés à un mode de vie oisif et d’autres servant aux soins de toilette et de beauté, dont des ponce-pieds, y sont exposés.
Cette parure de turban est sertie d’émeraudes et de diamants. La forme de la plume courbée est traditionnellement réservée aux empereurs. Le soleil figure lui aussi parmi les symboles de la monarchie de droit divin. Les émeraudes sont serties sans feuillet afin de permettre à la lumière du soleil de les traverser, ajoutant ainsi à leur éclat, et de transmettre leur caractère immortel à la personne qui les porte. Cette parure de 17 cm x 5 cm tient dans ma main. Placée dans la paume de ma main, elle dépasse légèrement la longueur de mon majeur.
Nous allons maintenant nous rendre dans le zénana, les appartements réservés aux femmes. Venues de différentes régions, les jeunes mariées introduisent à la cour de Jodhpur une pluralité de langues, de cuisines, d’arts et d’idées. Elles ont transformé la culture de Jodhpur.
Arrêt no 4A : Le zénana : Le quartier interculturel des femmes de la cour - la balançoire (jhula)
Au palais, les appartements réservés aux femmes portent le nom de zénana, un mot d’origine persane qui signifie « du domaine des femmes ». Contrairement à la perception coloniale du zénana comme un lieu de réclusion, il bourdonne d’activités : arts, musique, danse, jeux, gymnastique, culte et fêtes. Le pouvoir et le prestige des femmes de la cour des Rathores se font sentir. Elles sont financièrement indépendantes, organisent des festivals annuels, soutiennent les arts et exercent une influence politique. Elles jouent donc un rôle actif au sein du palais. Les peintures et les objets réunis dans cette section illustrent la vie dans le zénana.
La balançoire, ou jhula, présentée dans cette section vaut le détour. Les balançoires sont installées dans les jardins pour célébrer l’arrivée du printemps et de la mousson, deux saisons associées à l’amour et à la fertilité. N’hésitez pas à vous asseoir sur la jhula moderne, réservée aux visiteurs. Imaginez que vous célébrez la venue du printemps dans un palais rathore en compagnie du maharaja et des femmes de la cour.
Arrêt no 4B : Le zénana : Le quartier interculturel des femmes de la cour - l’écran ajouré (jali).
Nous nous arrêtons devant un jali, un écran en grès rouge qui est ajouré pour tempérer l’effet du soleil et faciliter la circulation de l’air. Le jali fait partie intégrante de l’architecture du zénana. Il permet aux femmes d’observer les activités dans les espaces publics à l’abri des regards. Le zénana permet aussi aux femmes de s’émanciper de l’autorité masculine.
Ce jali mesure environ 80 centimètres de large et 75 centimètres de haut. Les coins supérieurs sont ornés d’une grosse fleur sous laquelle est placé un motif floral stylisé dont les tiges stylisées elles aussi se déploient dans les coins inférieurs. Divisée en trois, la partie ajourée se présente comme une voûte à contour festonné. Au contact de l’eau, le grès rouge est malléable, ce qui permet aux artistes de sculpter des motifs délicats qui durcissent en séchant.
Arrêt no 5 : Écoutez, apprenez, jouez
Cette section de l’exposition vous invite à écouter, à apprendre et à jouer. Vous pouvez vous asseoir et examiner une peinture en détail, écouter son histoire et comprendre les divers éléments de sa composition. Vous pouvez aussi jouer à un jeu de société ancien dont une version simplifiée vous est présentée.
Cet arrêt est consacré à une peinture intitulée La déesse affronte le démonbuffle du Durga Charit, un manuscrit sacré relatant les histoires de la déesse hindoue Durga. Dans la philosophie hindoue, Durga représente l’énergie féminine, ou shakti, dont la puissance est supérieure à celle de tous les dieux pris individuellement. Elle dirige les combats, ce qui explique le culte que lui rendent les Rathores, qui sont des guerriers rajputs. Les peintures grand format comme celle-ci, qui mesure environ 130 cm par 50 cm, auraient servi, à la cour des Rathores, à illustrer l’histoire de Durga quand elle était racontée en public.
Selon la légende, le démon-buffle Mahishasura s’empare du ciel et ne peut être vaincu que par une femme. Le Durga Charit raconte que les dieux ont uni leurs forces pour créer la Grande Déesse qui affronte le démon-buffle sous ses différentes formes et qui finit par le battre. Durga porte ici une couronne en or, un plastron rouge et or qui expose son ventre et une jupe longue rouge sous une jupe verte transparente. Elle est montée sur un lion, l’animal qui lui est associé.
La peinture illustre deux scènes de l’affrontement qui se déroule sur un fond de collines et de vallons verts et bruns, émaillés d’arbres. La composition souligne le caractère épique du combat. Les collines semblent minuscules à côté de Durga et de Mahishasura, et les arbres sont à peine aussi gros que les pattes du lion de Durga.
À gauche, Durga affronte Mahishasura représenté sous la forme d’un lion. L’épée tachée de sang de la déesse tranche la gorge de la bête qui bondit.
À droite, Mahishasura est représenté sous les traits d’un homme doté de cornes, d’oreilles et d’une queue de buffle. Il est blessé comme en témoignent les flèches qui le transpercent. Le lion de Durga est dressé sur ses pattes arrière, prêt à attaquer. Un détail de cette scène est reproduit dans un dessin en relief à proximité. Comme le veut la peinture indienne, le visage de Durga est serein et ne trahit aucune émotion. C’est dans la gestuelle que le drame se joue.
Avant de vous diriger vers le prochain arrêt, jetez un coup d’œil sur le jeu de chaupar géant que nous avons installé dans le coin. Vous avez peut-être remarqué le jeu original dans la section du zénana. Très populaire à la cour de Jodhpur, le chaupar est l’ancêtre de plusieurs jeux de société que nous connaissons, dont le Parcheesi et le jeu de tock. Nous avons simplifié les règles afin d’accélérer le jeu. Tentez votre chance!
Arrêt no 6 : Le darbar
Nous allons explorer le darbar, la cour royale où se rassemblent le souverain, les nobles et ses invités de marque. C’est aussi la salle du palais où se tiennent les réunions et les réceptions publiques. Le mot darbar recouvre aussi les cérémonies officielles d’ordre politique, qui sont l’occasion de montrer sa puissance et sa loyauté, et de célébrer les alliances. Le maharaja se trouve généralement au centre, assis sur un trône surmonté d’un parasol ou d’un dais. La hiérarchie est strictement observée, les personnalités de haut rang occupant les places les plus proches du souverain.
Je vous invite à découvrir la symbolique des animaux représentés dans l’arsenal des Rathores. Ces souverains ont acquis une imposante collection d’armes par le mécénat, la diplomatie et les conquêtes. Les armes ne servent pas seulement au combat et à la chasse. Elles font aussi partie des tenues d’apparat et sont offertes en cadeau. Au fort de Mehrangarh, les armes continuent toujours d’être nettoyées, parfumées et vénérées à l’automne durant le festival de Dussehra.
Cette section réunit un éventail d’armes allant de l’épée à l’arme à feu plus moderne. Ces objets reflètent les innovations apportées sur les plans de la fabrication et de la décoration des armes. De nombreuses armes sont associées à la symbolique des animaux par leur décoration. Sur une table voisine, vous trouverez des dessins en relief de certains des animaux 14 représentés dans l’arsenal des Rathores. Essayez de trouver ces animaux sur les armes réunies ici.
Sur cette table, un des dessins montre un makara, un monstre marin légendaire souvent représenté par un corps de crocodile, des yeux et des oreilles de cochon et une trompe d’éléphant. Gardien de l’entrée des temples, le makara est associé au confluent des eaux sacrées du Gange et de la Yamuna. Il symbolise également le sacré, la protection, l’eau et l’abondance. Ici, le makara poursuit un lapin qui représente la proie et la rapidité.
Ce dessin a été réalisé d’après la poignée en tête de makara d’un sabre présenté tout près. Le monstre au corps arrondi, au cou couvert d’écailles incline la tête pour happer le lapin avec son long museau et ses dents pointues. Oreilles rabattues, le lapin tente d’échapper au monstre en agrippant la base de la poignée de ses pattes avant. Sur le chemin du dernier arrêt de notre visite, nous traverserons une section consacrée à l’atelier de peinture du maharaja Man Singh qui régna de 1803 à 1843. Admirez l’éclat et le graphisme des peintures produites sous son égide. Elles sont l’expression des nouvelles idées religieuses qu’il a apportées à la cour de Jodhpur. Vous aurez l’occasion de voir des pigments bruts provenant de plantes, de minéraux et, dans certains cas, d’insectes qui ont servi à la réalisation de ces peintures.
La dernière section de l’exposition suit l’évolution de Jodhpur de l’époque de la domination britannique, le Raj, à aujourd’hui, l’aaj. À partir de la fin du 15e siècle, les Européens sont de plus en plus nombreux à se rendre en Inde. En 1857, la Couronne britannique établit sa domination sur l’Inde du Nord. Jodhpur est proclamé État princier au sein du régime de l’administration coloniale indirecte, où un agent britannique exerce une influence à la cour. En même temps, l’État conserve une certaine souveraineté et maintient les us et coutumes traditionnels de la royauté. Cette nouvelle alliance stratégique permet à Jodhpur de s’ouvrir à la culture britannique et de partager certains aspects de sa culture avec le monde occidental. Intitulée Du Raj à l’Aaj, cette section aborde les thèmes de l’innovation et de la continuité sous différentes facettes : grands portraits de maharajas peints à l’huile d’après des photographies, bijoux de style Art déco réalisés sur commande par de grands joaillers européens et nouvelles tenues vestimentaires inspirées de l’Occident et de l’Orient, notamment le sherwani, ou manteau de cérémonie, et le pantalon d’équitation de style jodhpur.
Arrêt no 7 : Procession d’un mariage royal et conclusion
Pour finir, nous nous arrêtons devant une procession de mariage, qui occupe tout un mur de la salle d’exposition, et verrons des objets qui font partie intégrante de cet événement. Tradition royale de longue date, les processions de mariage marquent un rite de passage et font participer la population aux célébrations.
À Jodhpur, la procession de mariage allie spectacle et magnificence, témoignant du prestige et de l’autorité de la royauté. Dans un palanquin recouvert de tissu, la future mariée est conduite à sa nouvelle demeure par son futur époux rathore, monté sur un éléphant sous un parasol. Les nouveaux mariés sont accompagnés d’un imposant entourage réunissant nobles, serviteurs et musiciens.
La procession de mariage est le symbole par excellence des alliances stratégiques et des échanges interculturels. En se rendant à Jodhpur, la mariée franchit la distance qui sépare les royaumes et apporte avec elle sa religion, sa culture, sa langue et ses traditions.
Prenez le temps d’apprécier la grandeur et la majesté de cette procession. N’hésitez pas à toucher les dessins en relief qui représentent tous les éléments de la procession. Ils sont accompagnés de texte en braille. 1
Drapeaux en soie, étendards en laiton, cors, tambours, ombrelles et parasols ont tous leur place dans la procession. Les chevaux sont couverts de caparaçons de velours rouge et décorés d’élégants bijoux et d’accessoires vermeil.
Mais c’est l’éléphant qui vole la vedette! Il est couvert d’un caparaçon de velours de soie rouge orné de fleurs brodées et d’une bordure à franges bleu pâle. Guidé par un cornac, ou mahout, il transporte le marié rathore dans un palanquin, ou howdah, à deux places en bois doré. Le marié s’assoit à l’avant, le serviteur derrière lui agitant un chasse-mouches en poils de queue de yak. Le cornac monte sans selle, s’installant directement derrière les oreilles de l’éléphant. Les sièges sont recouverts de soie brochée orange et celui du marié est surmonté d’un parasol en velours de soie. Le palanquin est orné de délicates fleurs sculptées et un lion se tient sous le siège du marié. Comme nous l’avons vu au cours de notre visite, le lion joue un rôle important à cause de son association avec la déesse Durga et comme symbole de la royauté et de la force.
J’espère que cette installation qui se découpe sur une toile de fond inspirée de la ville bleue de Jodhpur et que la musique festive qui l’accompagne vous donnent l’impression d’assister à la procession d’un mariage royal.
Avant de terminer notre visite, j’aimerais vous présenter la famille royale actuelle. Un grand portrait officiel de Sa Majesté le maharaja Gaj Singh II et de sa famille est reproduit sur une bannière. Consultez la tablette pour voir un portrait plus petit et plus intime de la famille.
À Jodhpur, le maharaja Gaj Singh II, qui règne depuis 1952, est affectueusement surnommé « Bapji » ou « père ». Secondé par son épouse, la maharani Hemlata Rajye, il participe aux fêtes et événements communautaires, favorise l’éducation des femmes et parraine un programme de récolte de l’eau de pluie dans les petits villages. Son fils, le prince Shivraj Singh, gère les hôtels du palais. Il a également été entraîneur de l’équipe de polo de Jodhpur. Sa fille, la princesse Shivranjani Rajye administre les musées des forts de Mehrangarh et de Nagaur. Elle a également créé une compétition de polo féminin. La famille royale de Jodhpur veille au patrimoine culturel de la ville, maintenant les traditions de longue date de ses ancêtres. C’est grâce à sa volonté de partager cet héritage avec le reste du monde que nous avons le plaisir d’accueillir temporairement les trésors de la royauté à Toronto.
J’espère que votre visite de l’exposition Trésors d’un royaume du désert : Les arts de la cour de Jodhpur vous a plu et que vous vous êtes trouvés en terrain à la fois connu et surprenant. Je suis Deepali Diwan, conservatrice Dan Mishra des arts et des cultures de l’Asie du Sud et je vous remercie de m’avoir accompagnée à la découverte de cette fascinante histoire des arts et des cultures de l’Inde. Au plaisir de vous accueillir de nouveau dans un avenir prochain.
En savoir plus
Podcast : Réflexions sur l'Inde royale
Bienvenue dans Reflections on Royal India, un podcast en trois parties inspiré par l'exposition "Treasures of a Desert Kingdom : Les arts royaux de Jodhpur, Inde". Cette exposition est présentée au Musée royal de l'Ontario, à Toronto, du 9 mars au 2 septembre 2019. Le podcast approfondit les thèmes liés à l'exposition, en explorant des concepts tels que la figure du Rajput, le rôle des femmes dans les cours indiennes médiévales et la façon dont les castes ont joué un rôle dans les traditions de la cour du Rajasthan. Il permet également aux auditeurs de comprendre l'art et la culture de l'Asie du Sud de manière plus générale. Reflections on Royal India est créée et animée par Aparita Bhandari. Elle est produite par Deepali Dewan, conservateur Dan Mishra des arts et de la culture d'Asie du Sud au ROM. Elle est généreusement soutenue par l'Initiative Dan Mishra pour l'Asie du Sud.
Parrains
L’exposition est organisée par le Museum of Fine Arts de Houston en collaboration avec le Mehrangarh Museum Trust de Jodhpur, en Inde.