Dieu et déesse de la variole

Dans la culture populaire coréenne, les gens croyaient que les maladies épidémiques étaient causées par la visite d'esprits, et ils organisaient donc des rituels chamaniques pour apaiser ces invités dans l'espoir qu'ils laissent la maison tranquille. Créée pour être accrochée dans un sanctuaire chamanique lors d'une cérémonie rituelle, cette peinture illustre les croyances et les pratiques coréennes liées aux maladies épidémiques sous la dynastie Joseon (1392-1897), lorsque des épidémies de choléra et de variole à grande échelle se déclaraient fréquemment.

Le pouvoir destructeur et réparateur des dieux et déesses des maladies épidémiques apparaît dans la littérature, les chansons populaires et les peintures chamaniques du 17e au 19e siècle en Corée, nous donnant un aperçu de la façon dont les gens craignaient les maladies épidémiques et essayaient d'y trouver une solution.

Avec le temps, les croyances folkloriques ont fait place à d'autres pratiques guidées par les progrès scientifiques. La fin de la dynastie Joseon a vu le développement d'études médicales et de campagnes politiques visant à éradiquer les maladies épidémiques, telles que le lavage des mains, l'utilisation d'eau bouillie, l'évitement des grands rassemblements pour les rituels confucéens et l'amélioration de l'administration gouvernementale.

Les spécialistes du Silhak (études pratiques) ont encouragé la variolisation, une méthode d'inoculation précoce pour immuniser les individus contre la variole, qui a débuté au XVIe siècle en Chine et au XVIIIe siècle en Grande-Bretagne. Cette peinture de la collection du ROM montre comment la religion et le spiritualisme ont aidé les gens à comprendre les maladies et les épidémies et à y faire face.

Vicki Sung-yeon Kwon est conservatrice associée de l'art et de la culture coréens au ROM.